Biologie, épidémiologie
- Conservation, sources d'inoculum
Thielaviopsis basicola (Chalara elegans) se maintient très longtemps dans le sol, grâce à ses chlamydospores (figure 1). Il est capable de coloniser la matière organique et d'infecter de nombreuses plantes hôtes cultivées ou non qui contribueront à le multiplier et le conserver. En effet, plus de 120 espèces ont été recensées appartenant à au moins 15 familles botaniques différentes. Parmi les cultures légumières, on peut citer le haricot, le pois, le concombre, le melon, la pastèque, la carotte, l'aubergine, la tomate... Ces hôtes ne présentent pas la même sensibilité à ce champignon et le multiplient donc plus ou moins bien. Il est bien connu que les souches de Thielaviopsis basicola révèlent différents pouvoirs pathogènes.
Dans les pépinières, les poussières de sol contaminées constituent des sources d'inoculum importantes. Il se conserve aussi sur le matériel utilisé pour la production des plants. En Australie, il a été retrouvé, avant semis, dans certains substrats à base de tourbe.
- Pénétration et invasion
Les chlamydospores, à un moindre degré les endoconidies (figure 2), germent à proximité des racines et les pénètrent soit directement à travers l'épiderme, soit par l'intermédiaire de blessures. Le champignon colonise rapidement les tissus du cortex et des vaisseaux qu'il fait pourrir. Dans les tissus lésés, il produit de nombreuses chlamydospores. Il en forme aussi à la surface des racines, en même temps qu'une multitude d'endoconidies.
- Dissémination
Les chlamydospores et les endoconidies sont facilement disséminées par l'eau et les poussières de sol. Il est probable que la terre, présente sur les outils servant à travailler le sol, contribue à les propager. Il en est de même pour les plants de salade contaminés.
- Conditions favorables à son développement
Thielaviopsis basicola est surtout connu pour être grave sur diverses plantes lorsque les conditions de culture sont difficiles. C'est le cas lors de printemps froids et humides. Dans ces conditions, le développement racinaire des plantes est réduit, voire stoppé et il en profite pour sévir gravement. Il apprécie donc les sols humides, mais surtout froids. Son optimum thermique se situe normalement aux alentours de 17-23°C. Les souches australiennes signalées présenteraient un optimum thermique plus élevé, se situant entre 23-26°C, ceci traduisant une adaptation aux conditions sub-tropicales de la région affectée. Le pH du sol influence le comportement de ce champignon ; à pH acide (aux alentours de 5,6), il est normalement moins actif. L'apport de calcium dans le sol peut augmenter son développement.