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Biologie, épidémiologie

  • Conservation, sources d'inoculum

Comme nous l'avons suggéré précédemment, Leveillula taurica sévit essentiellement en période estivale. Ce champignon parasite obligatoire est capable de se maintenir sous sa forme mycélienne sur des hôtes vivants : plantes cultivées (poivron, aubergine, artichaut, concombre, plusieurs Allium spp. [oignon, ail, poireau], cotonnier) et adventices (Sonchus asper, Physalis spp., Chenopodium ambrosioides, Oxalis cernua, Urtica urens) qui contribuent à sa conservation et sa multiplication. Il convient de signaler que plus de 1 000 hôtes différents ont été répertoriés. Cette information est à relativiser si, comme nous l'avons suggéré précédemment, L. taurica serait en fait un complexe d'espèces. Pour la même raison, certains hôtes potentiels décrits n'ont qu'une valeur indicative limitée.

Ce champignon possède une forme parfaite matérialisée par des cléistothèces mesurant de 140 à 250 µm de diamètre. Ils sont très rarement observés dans la nature ; leur rôle dans le cycle parasitaire du champignon apparaît donc plutôt réduit.

  • Pénétration et invasion 

Les conidies du champignon polluant le limbe germent relativement bien à des hygrométries supérieures à 40 %. Par la suite, les hyphes mycéliens, après avoir pénétré directement dans le limbe à travers la cuticule ou par l'intermédiaire des stomates, envahissent l'intérieur des tissus foliaires en progressant entre les cellules du mésophylle. Le champignon ainsi à l'abri est préservé de la dessiccation, des ultraviolets et du lessivage. Il est aussi moins exposé aux traitements fongicides.

  • Sporulation et dissémination 

Au bout d'une vingtaine de jours, de longs conidiophores émergent des stomates présents à la face inférieure du limbe et produisent des conidies terminales en fer de lance (figures 1 et 2). Ces spores assureront la dissémination de L. taurica, souvent par l'intermédiaire du vent et des courants d'air dans les abris. Les ouvriers peuvent également les disperser au cours des opérations culturales. Dans certains pays, les plants contaminés contribueraient à introduire et disséminer cette maladie.

  • Conditions favorables à son développement 

Des températures voisines de 26°C et des hygrométries de 70-80 % sont favorables à son extension, même si des infections peuvent tout de même avoir lieu à des températures comprises entre 10 et 33°C en présence d'hygrométries plus ou moins élevées. La combinaison de journées chaudes et sèches avec des nuits fraîches et humides favorise la maladie. La présence de rosée sur le feuillage joue un rôle aggravant.

Dernière modification : 30/11/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1
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Figure 2