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Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis

(Chancre bactérien)

 
Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, bactérie transmissible par les semences et au cours des opérations culturales, est particulièrement dévastatrice. Elle est rapportée dans de nombreuses zones de production du monde, aussi bien sur cultures de tomate de plein champ que sous serre, en sol comme en hors-sol. En France, elle est particulièrement redoutée et ses dégâts sont souvent très dommageables.
 
En serre, le chancre bactérien (bacterial canker) se manifeste souvent, au moins en début d'évolution, par l'apparition, sur les folioles, de taches livides internervaires devenant rapidement nécrotiques (figure 1). Bien souvent, elles sont suivies de flétrissements foliaires, les folioles ayant tendance dans ce cas à s'enrouler vers le bas. À terme, les plantules, comme les plantes adultes, peuvent flétrir et se dessécher entièrement. Dans certaines situations, les flétrissements foliaires sont sectoriels et accompagnés d'un jaunissement local du limbe (photo 2). Concernant les feuilles, seules certaines folioles situées du même côté peuvent être affectées. Ces symptômes sont, dans ce cas, plus typiques d'une maladie vasculaire. Les conditions climatiques influencent beaucoup l'expression des symptômes de cette bactériose. Aussi, elle peut passer inaperçue durant un long laps de temps, s'exprimer brutalement et évoluer rapidement, ou végéter et permettre aux plantes de produire. Ces symptômes s'expriment sur des folioles situées indifféremment en bas, en haut ou à mi-hauteur de la végétation des plantes.
 
En plein champ, les symptômes foliaires sont un peu différents : les flétrissements et dessèchements se mettent en place en bordure du limbe. Des lésions brunes, en forme de « V » inversé et souvent auréolées d'un halo jaune plus ou moins large, peuvent être constatées sur certaines folioles. Elles évoluent et gagnent l'ensemble du limbe, qui finit par se dessécher entièrement. De nombreuses feuilles sont affectées et les plantes peuvent, à terme, mourir.
 
Que la culture de tomate soit produite sous serre ou en plein champ, la répartition des plantes malades est fréquemment la même : en lignes plus ou moins longues (figure 3). Cette répartition très caractéristique est liée au mode de transmission de C. michiganensis subsp. michiganensis qui s'effectue de plante à plante au cours des opérations culturales, et en particulier durant la taille des bourgeons axillaires.
  
Les flétrissements foliaires précédemment décrits ne sont pas toujours suffisants pour diagnostiquer cette bactériose, il faut aussi que soient présents d'autres symptômes plus spécifiques sur les plantes malades :
- des portions de vaisseaux altérées, observables après avoir réalisé une coupe longitudinale ou transversale de la tige. Ainsi, des lignes crémeuses, blanchâtres à jaunes, brunissant progressivement, sont visibles le long des vaisseaux et sur les tissus corticaux et la moelle proches (figures 4 et 5). En fonction des situations, les symptômes internes à la tige peuvent être très difficiles à détecter et nécessiter des coupes sur toute la longueur de la tige ou, au contraire, être particulièrement marqués avec des stries brunes vasculaires bien visibles. Une observation au microscope photonique de coupes histologique réalisées dans la zone vasculaire de la tige permet de constater la présence d'un mucus bactérien (figure 6) ;
- des petites lésions de quelques millimètres de diamètre, d'abord blanchâtres et devenant rapidement chancreuses, apparaissent sur les organes aériens de la tomate. Ces petits chancres superficiels, qui se nécrosent lentement, sont plutôt rares sur les Folioles, plus fréquents sur la tige (figure 7), les pétioles et les fruits (figure 8). Sur ces derniers, ils ont souvent une apparence particulière : des petites taches circulaires blanches et plates en périphérie et dont le centre est plus en relief, parfois éclaté, de couleur beige à ocre. Ces caractéristiques leur confèrent l'apparence d'un oeil d'oiseau (bird's eye spot, figure 8). Par ailleurs, l'émission de racines adventives peut avoir lieu sur la tige.
 
Seules les observations conjuguées de symptômes foliaires et de lésions plus spécifiques vous permettront d'identifier avec certitude cette bactériose.

Pour des informations complémentaires sur cette bactérie, vous pouvez consulter la fiche Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis .
Dernière modification : 05/07/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
clavibacter_tomate_DB_201_631L
Figure 1
Clavibacter_tomate_DB_547_636
Figure 2
Clavibacter_tomate_DB_543_643
Figure 3
clavibacter_tomate_DB_196L
Figure 4
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Figure 5
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Figure 6
clavibacter_tomate_DB_538
Figure 7
Clavibacter_tomate_DB_544_647
Figure 8