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Pseudoidium neolycopersici (L. Kiss) L. Kiss

Oïdium externe

 


- classification : Fungi, Ascomycota, Leotiomycetes, Leotiomycetidae, Erysiphales, Erysiphaceae
- téléomorphe : Erysiphe

-synonyme : Oidium neolycopersici L. Kiss, (2001)

- dénomination anglaise : powdery mildew, white mold


Ce nouvel oïdium de la tomate, bien différent de Leveillula taurica, fait parler de lui depuis deux décennies dans de nombreux pays du monde, en Europe, Afrique, au nord et au sud du continent américain, et en Asie. En Europe, il serait apparu chronologiquement au début des années 1980 aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne (1987), en Belgique, en Suisse (1987), en Allemagne (1987-1988), en Tchécoslovaquie (1988), en Italie (1989) et se serait étendu vers le bassin méditerranéen, en Crète (1990). Il se serait implanté plus tardivement aux États-Unis et au Canada aux cours des années 1990 et selon des modalités inconnues.

Cet oïdium, qui a la fâcheuse tendance à se généraliser rapidement dans les nouvelles zones de production touchées, voire dans les pays où il est émergent, peut être à l'origine de dégâts considérables si aucune mesure n'est prise pour le maîtriser. On le retrouve aussi bien sous abris qu'en plein champ.

Il a été introduit en France en 1986 dans la région d'Orléans par l'intermédiaire de jeunes plants de tomate importés des Pays-Bas. Par la suite, il s'est répandu à toutes les zones de production, attaquant les cultures sous abris de tomate pratiquement toute l'année.

Il est maintenant redouté des serristes qui sont souvent obligés de mettre en oeuvre une lutte chimique préventive intensive à certaines périodes de l'année.


L'identification de Pseudoidium neolycopersici, dont la forme sexuée n'a jamais été observée, a donné lieu par le passé à de nombreuses confusions. Ainsi, plusieurs autres noms ont pu lui être attribués de façon erronée : Erysiphe orontii Cast., Erysiphe polygoni D.C., Erysiphe cichoracearum D.C., peut-être Oidium lycopersicum Cooke & Massee Emend. Noordeloos. Des études, portant notamment sur des échantillons provenant de plusieurs herbiers, ont permis de démontrer que dans bien des cas on avait déjà à faire à Oidium neolycopersici (sous-genre Pseudoidium). Ce champignon n'est donc pas si récent que cela ; par exemple sa présence en Asie remonterait à au moins une cinquantaine d'années.

Signalons qu'une espèce d'oïdium différente sévit spécifiquement en Australie ; il s'agit d'Oidium lycopersici Cooke & Massee, Grevillea (sous-genre reticuloidium). Les symptômes qu'il provoque sur tomate sont tout à fait comparables à ceux dus à P. neolycopersici. Cette espèce est présente dans ce pays depuis 1888 . Elle serait proche d'O. longipes Noordel. & Loer. affectant l'aubergine, mais aussi Cyphomandra sp., le tabac et le pétunia.

La situation des espèces d'oïdium inféodées à la tomate dans le monde n'est probablement pas encore définitivement précisée si l'on se réfère déjà aux différences de pouvoir pathogène rapportées pour P. neolycopersici, que cela soit en termes de spectre d'hôtes ou de virulence. De plus, un récent travail réalisé en Australie a permis de mettre en évidence sur tomate une espèce suspectée d'être Golovinomyces biocellatus (Ehrenb.) V.P. Heluta (1988), connue auparavant essentiellement sur Lamiacées.

Dernière modification : 28/11/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)