Détection, mesures à prendre
- Protocole d’inspection
Observer régulièrement les végétaux durant toute la période à risque, à savoir du printemps au début de l’hiver.Etre particulièrement vigilant au printemps et en été où les dégâts peuvent prendre de l’importance au fur et à mesure que les générations se succèdent. Chercher après la présence d’oeufs ou de traces de morsures, de forage et de déjections de la part des jeunes larves. Les adultes sont eux observés à l’aide des pièges à phéromones.
- Outils de diagnostic
Les papillons du genre Spodoptera peuvent facilement être identifiés grâce aux motifs dessinés sur les ailes antérieures. Néanmoins, les observations visuelles ne suffisent pas à distinguer les adultes de S. littoralis de ceux d’autres espèces comme Spodoptera litura et de S. exigua. Les observations à la loupe peuvent être utiles pour mieux observer les oeufs, les stades larvaires et les adultes.
Les adultes sont détectés par l’intermédiaire des pièges à phéromones disponibles dans le commerce. Ces pièges utilisent des molécules de synthèse semblables aux phéromones sexuelles de Spodoptera littoralis, ce qui permet d’attirer les mâles. Ces pièges servent donc à repérer les premiers vols ou de suivre les générations d’adultes afin de bien positionner les traitements. Ils peuvent être placés sous abri ou dans l’environnement proche. Attention, ces pièges ne servent pas à faire de la confusion sexuelle et il ne sont pas conçus pour être des outils de lutte.
Pour faire confirmer l’identité de papillons, s’adresser au Laboratoire de la santé des végétaux (anciennement LNPV) de Montpellier qui est le laboratoire national de référence concernant les insectes réglementés. La reconnaissance des papillons a lieu par le biais d’observations morphométriques.
- Préconisations en cas de détection
Attention ! Ces préconisations sont énoncées à titre indicatif. En cas de contamination suspectée ou avérée, et avant toute initiative personnelle, prendre contact avec le SRAL. (Figure 1).
Conseils pour les traitements
- Traiter le plus tôt possible : plus les chenilles sont jeunes, plus elles sont sensibles aux traitements, qu’ils soient chimiques ou biologiques.
- Traiter le soir parce que les larves ont une activité nocturne. De plus, Bacillus thuringiensis est sensible au rayonnement UV.
- Assurer une bonne couverture du feuillage. En effet, la qualité de la pulvérisation est importante car la plupart des produits agissent par contact, il faut donc suffisamment d’impacts sur les organes aériens pour que les larves ingèrent le produit au moment de la prise de nourriture.
- Répéter les pulvérisations tous les 8 à 10 jours selon la persistance d’action de produit (un produit de contact agit sur 8 jours ou moins s’il est lessivé et un pénétrant, sur 15 à 20 jours), tout en alternant les substances actives car les chenilles semblent être de plus en plus résistantes.
- Renouveler les traitements de contact après une pluviométrie de plus de 20 mm.
- Respecter de bonnes conditions de pH pour B. thuringiensis : utiliser une solution tampon si le pH de la bouillie est supérieur ou égal à 8.
Lutte par piégeage
L’utilisation des pièges à phéromones en tant qu’outil de lutte par piégeage des papillons mâles est une méthode parfois utilisée. Ainsi, la station d’expérimentation Ratho conseille de placer une capsule de phéromones à 5 cm au dessus d’un bidon contenant de l’eau distillée ou de l’eau et une couche de quelques millimètres d’huile végétale afin de capturer les papillons. Deux pièges doivent être installés pour une surface de 1000 m2. Toutefois, il faut savoir que les pièges à phéromones ont pour objectif premier de détecter la présence du papillon et non de diminuer les populations. Ce piégeage n’empêche pas les femelles déjà fécondées de venir pondre sur les cultures. L’efficacité de ce dispositif dépend également de l’environnement de l’entreprise. Par exemple, le Ratho indique qu’il est indispensable que ce piégeage soit pratiqué dans un maximum d’exploitations limitrophes pour détruire drastiquement les populations présentes sur la zone.
Par ailleurs, il peut être utile de ramasser à la main tout paquet d’oeufs détecté.
Informations réglementaires complémentaires
Selon la directive européenne 2000/29/CE, cet organisme doit être surveillé quelque soit la production végétale concernée. De plus, pour obtenir un PPE valide, les végétaux de Dendranthema, Dianthus et Pelargonium destinés à la plantation (jeunes plants et plantes mi-stade) doivent faire l’objet d’une constatation officielle :
- Qu’aucun signe de Spodoptera littoralis n’a été observé sur le lieu de production depuis le début de la dernière période complète de végétation.
ou
- Que les végétaux ont subi un traitement approprié contre Spodoptera littoralis.