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Dépérissements

  

      Fréquence
      Agressivité
      Impact

 

 

 

 

 

Hôtes habituels : toutes les essences peuvent être touchées
Localisation sur l'hôte : tout l’arbre, et plus particulièrement le houppier

Définition: La notion de dépérissement peut être appréhendée de deux façons :

  • Approche descriptive

 

Le terme “ DEPERISSEMENT ” est avant tout un terme de symptomatologie. Il traduit “ une altération durable de l’aspect extérieur des arbres (mortalité d’organes pérennes, réduction de la qualité et de la quantité du feuillage) et une réduction de la vitalité (croissance). La mort d’un certain nombre de sujets est observée mais l’issue n’est pas obligatoirement fatale même si la situation est préoccupante ” (Delatour,1990).
Cette définition couvre une gamme de types de dépérissement très large (cf. ci après).

  • Approche analytique

 

Une définition plus analytique est celle des auteurs américains : “ un dépérissement est un phénomène complexe évolutif, dans lequel interviennent des facteurs de plusieurs types : prédisposants, déclenchants, aggravants en partie interchangeables ” (Sinclair, 1964, 1967 ; Manion, 1981). Cette définition suppose qu’une analyse relativement poussée ait été conduite pour mettre en évidence les différents facteurs intervenant dans le processus. La terminologie de facteurs prédisposants, déclenchants et aggravants reflète une chronologie des phénomènes : ainsi, un sol inadapté (facteur permanent) peut prédisposer au dépérissement, une défoliation par un insecte peut le déclencher en engendrant un stress pour les arbres, et un envahissement du tronc ou des racines par des  parasites de faiblesse (insectes cambiophages ou pourridiés racinaires) peut l'aggraver.

  • Terminologie adoptée

 

Pour citer un cas de dépérissement, on utilise le terme “ dépérissement ” suivi des précisions suivantes :

1 - l’essence
2 - le facteur prépondérant s’il est connu ; sinon rien
3 - la région, le cas échéant
4 - la période si nécessaire pour différencier des dépérissements d’une essence donnée dans une même région à des périodes différentes mettant en cause des processus différents.

 

  • Exemples

 

- dépérissement du chêne pédonculé au début des années 1980
- dépérissement du chêne pédonculé consécutif aux défoliations par Lymantria dispar dans les années 1995-98
- dépérissement du sapin dans les Vosges sur sol acidifié

- dépérissement du sapin dans le sud-est suite à la sécheresse 2003-7
- dépérissement du hêtre à cochenille (Cryptococcus fagisuga) en Normandie durant la période 1970-80
- dépérissement du hêtre suite à la sécheresse de 1991 en Picardie

 

 Nota : dans le cas où un facteur explicatif simple et prépondérant a pu être mis en évidence, le terme dépérissement n’est en général plus utilisé même si, dans un premier temps, le caractère nouveau et non expliqué du phénomène avait justifié la dénomination de “ dépérissement ”.
Exemple : bactériose du merisier, graphiose de l’orme, “ maladie du rond ” (fomes), etc.

 

  • Symptômes et éléments de diagnostic

 

Les symptômes de dépérissement sont essentiellement la mortalité d’organes pérennes (branches, rameaux) et la réduction de la qualité et de la quantité du feuillage. Cette réduction de la masse foliaire et de la ramification se traduit par une transparence accentuée. Les mortalités de branches et de rameaux peuvent concerner tout le houppier ou se manifester en descente de cime (du haut vers le bas). D’autres symptômes plus spécifiques tels des colorations anormales du feuillage, des suintements, des écoulements de résine sur le tronc, ... peuvent être observés dans certains dépérissements, selon les facteurs en jeu.


Un diagnostic simple est rarement possible et la compréhension des phénomènes en cause nécessite généralement l’apport d’études pluridisciplinaires lourdes.
Un suivi qualitatif de l’évolution des symptômes sur des arbres identifiés dans des placettes d’observation est souvent utile pour évaluer la dynamique du phénomène. Dans le cas de dépérissements géographiquement localisés, des placettes semi-permanentes peuvent être mises en place. Des protocoles standardisés d'observation sont disponibles mais ils nécessitent des formations pour les utiliser correctement. Il est conseillé de contacter le correspondant-observateur local du Département de la Santé des Forêts pour la mise en oeuvre de tels dispositifs.

 

 

  • Dégâts

 

Une proportion de tiges, très variable selon les cas, meurt prématurément et plus ou moins rapidement. Dans les cas extrêmes, rares jusqu’à présent, la survie du peuplement entier peut être remise en cause. Plus couramment, la crise dure quelques années et entraîne une récolte anticipée d’un certain nombre d’arbres. La crise de vitalité se traduit également par une baisse de la croissance tant en diamètre (bien visible sur les cernes d’accroissement) qu’en longueur, donc par une baisse de la production. La perte économique dépend de nombreux paramètres : ampleur du phénomène, présence de facteurs de dégradation technologique des produits à récolter (champignons lignivores, insectes xylophages), rapidité d’exploitation des produits, constitution de lots commercialisables et contexte du marché du bois…
Selon l’ampleur de la récolte, le plan de gestion à moyen terme peut être remis en cause à l’échelle de la parcelle ou de la forêt.


 

  • Confusions possibles : avec des maladies (pourridiés racinaires, trachéomycoses, …) ou des attaques d’insectes (scolytes, agriles, …) qui peuvent entraîner seuls des symptômes similaires.



Dernière modification : 16/06/2015
  • Auteurs :
  • L Nageleisen (DSF/DGAL)
  • D S. F. (Département de la Santé des Forêts)
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