Monilinia fructigena et Monilia laxa
Caractéristiques et symptômes de la maladie




Monilinia fructigena et Monilia laxa sont présents dans le monde entier (zones tempérées et subtropicales) et couvrent l'aire de présence de leurs hôtes (espèces sauvages et cultivées de la famille des rosacées). Ces champignons sont les responsables les plus communs des pourritures de fruits en verger.

Monilinia fructigena
 touche les fruits déjà bien développés alors que M. laxa se développe plus particulièrement sur les fleurs, les fruits à peine différenciés, et les rameaux. Ces deux champignons s'attaquent aux fruits à pépins et à noyaux et ont été recensés sur pomme, poire, coing, pêche, prune, cerise, raisin et abricot (figures 1 à 7).

Les Monilinia provoquent une coloration brune de l'épiderme autour du point d'infection puis la pourriture de la chair des fruits. Si le fruit est assez mûr lorsqu'il est colonisé par le mycélium, celui-ci pourra atteindre le noyau ou les pépins. Il apparaît aussi des « chancres à Monilia » sur les rameaux qui portaient des brindilles ou des petits rameaux détruits par le champignon. Sur tous ces organes se forment, par la suite, des coussinets conidifères duveteux. Ils sont fauves et disposés en cercle pour M. fructigena (figures 1 à 3) et gris disposés de façon aléatoire pour M. laxa (figure 4).

M. laxa provoque la destruction des bouquets floraux ce qui se traduit par le flétrissement et le desséchement des fleurs («blossom-blight», figure 8). L'infection s'étend ensuite jusqu'au rameau porteur du bouquet et l'on observe le dessèchement des jeunes feuilles qui restent attachées au rameau. Les premiers symptômes apparaissent environ quinze jours après la floraison. L'attaque des bouquets floraux est plus fréquente chez les arbres fruitiers à noyaux mais elle peut aussi se produire sur le pommier et le cognassier. 

M. fructigena, quant à lui, touche plutôt les fruits à pépins et à tous les stades de leur développement. Si le temps est humide et doux, il peut détruire le fruit en 3 à 4 jours. L'épiderme alors se crevasse ce qui permet l'apparition des coussinets conidifères. Selon le stade de développement, les fruits n'auront pas le même devenir : 
- très jeunes, les fruits à pépins se dessèchent entièrement et tombent alors que les fruits à noyaux restent sur l'arbre ;
- quand les fruits sont encore verts, si le temps est humide, les fruits tombent et pourrissent ; si au contraire le temps est sec, les fruits se dessèchent sur l'arbre et deviennent des « momies » (figure 5) qui resteront tout l'hiver (voire deux hivers). D'une manière générale, le champignon émet de nombreux coussinets sur les fruits, le pédoncule et les feuilles avoisinantes et l'infection peut se répandre jusqu'au rameau ;
- à maturité, les fruits heurtés ou blessés sont plus facilement touchés par M. fructigena ;
- pour les fruits en conservation prolongée (pommes, poires, coings), il apparaît à la surface du fruit une tache marron au contour noir avec des coussinets blancs plus compacts situés autour de la tache. La chair du fruit est, quant à elle, entièrement noircie.

Les momies peuvent avoir des couleurs différentes. Pour les fruits à peau duveteuse (pêche, abricot, coing) elles sont noires car des champignons saprophytes comme les Cladosporium et les Rhizopus les envahissent. Pour les poires, elles sont rouge-brun et ridées.

Sur les rameaux, on observe le crevassement et le changement de couleur de l'écorce qui roussit et laisse apparaître le bois nu. Ces fentes longitudinales sont appelées « chancre à Monilia » et peuvent engendrer la mort du rameau (« wither tip »). Dans le cas de M. laxa, le chancre se forme autour d'un bouquet floral flétri au printemps ou au début de l'été, puis au mois d'août ou septembre, une lésion devenant circulaire apparaît qui entraîne le desséchement du rameau et l'apparition du chancre. Les coussinets conidifères n'apparaissent qu'à l'hiver ou au printemps. Pour M. fructigena c'est un fruit momifié, un fruit ayant pourri ou un rameau pourri ou par contact d'un jeune rameau avec une momie, qui engendre la formation du chancre à la fin de l'automne ou en hiver. C'est au même moment que les coussinets se développent puis disparaissent pendant l'hiver et réapparaissent d'avril à juin. Sur les arbres fruitiers à noyaux, les chancres sont souvent accompagnés d'écoulements gommeux.

Il est très difficile de distinguer les chancres provoqués par M. laxa de ceux provoqués par M. fructigena, mais, d'une manière générale, les chancres de ce dernier apparaissent plus tardivement et il n'est pas rare qu'un fruit momifié soit présent sur le rameau.

Dernière modification : 27/06/2013
  • Auteur :
  • C Marais (INRA)
Monilia_pomme2
Figure 1
Monilia_poire2
Figure 2
monilia_coing
Figure 3
Monilia_peche
Figure 4
Monilia_prune2
Figure 5
Monilia_cerise
Figure 6
Monilia_raisin
Figure 7
Monilia_peche_tige
Figure 8