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Biologie, épidémiologie

 

- Conservation et sources d'inoculum

Golovinomyces cichoracearum
var. cichoracearum
peut être pérennisé d'une année à l'autre de plusieurs façons. Les cléistothèces, (périthèces sans ostiole) qui assurent sa reproduction se forment parfois sur les feuilles oïdiées en arrière saison. Ils ne se rencontrent pas de manière très courante, mais ils n'en constituent pas moins en hiver une forme de conservation. Ils peuvent se maintenir plusieurs années sur les débris végétaux de tabac. Généralement, les asques présents dans les cléistothèces se forment en automne, mais ce n'est qu'au printemps suivant que sont projetées les ascospores. Mais le champignon peut aussi hiverner par l'intermédiaire d'autres hôtes. L'espèce Golovinomyces cichoracearum var. cichoracearum est très polyphage ; elle est capable d'attaquer un très grand nombre d'hôtes, plus de 200 espèces appartenant à 25 familles différentes. En fait, cette espèce renfermerait des formes plus ou moins spécialisées infectant des hôtes différents. La spécialisation parasitaire des souches tabac n'est pas très bien connue, elles doivent pouvoir se maintenir et se multiplier sur des hôtes secondaires, plantes cultivées ou adventices.


- Pénétration dans la plante et invasion de l'hôte


L'infection de l'hôte se réalise à partir d'un inoculum primaire constitué soit par des ascospores, soit par des conidies. Celles-ci, une fois au contact de l'hôte, germent rapidement, en deux heures si les conditions environnantes leur sont propices. Elles forment un appressorium, puis pénètrent directement dans les cellules épidermiques, développant des haustoria. Ces derniers jouent le rôle de suçoirs permettant le prélèvement des éléments nécessaires à la croissance du mycélium du champignon.


- Sporulation et dissémination du champignon (figures 1 à 3)

Dans les 4 à 6 jours qui suivent les contaminations, de courts conidiophores naissent sur les hyphes secondaires formés à la surface du limbe et produisent les conidies. La sporulation est très abondante. Les conidies sont assez fragiles et ne vivent que quelques heures, voire quelques jours, lorsque les conditions leur sont favorables. Elles sont très légères et sont donc facilement transportées et disséminées par le vent et, accessoirement, par la pluie ou les irrigations par aspersion, lors d'éclaboussures.


- Conditions favorables au développement du champignon

Golovinomyces cichoracearum var. cichoracearum semble capable de se multiplier à des températures comprises entre 4 et 32°C. Son optimum thermique se situe aux alentours de 20-25°C. Il n'apprécie pas la présence d'eau libre sur les feuilles ainsi que des hygrométries très élevées, proches de 100 %. Il affectionne les hygrométries comprises entre 60 à 86 %.

La luminosité influence également son développement. Il apprécie la lumière diffuse, tandis que la lumière solaire directe contrarie sa croissance. C'est certainement pour cette raison qu'on le retrouve davantage sur les feuilles basses, à l'intérieur du couvert végétal, là où le microclimat ambiant lui est particulièrement clément.

L'âge des plantes modifie sensiblement le développement de la maladie. Les plantules sont généralement peu sensibles. De plus, les conditions climatiques intervenant dans les pépinières ne sont pas toujours favorables au champignon. On peut considérer qu'en France aucune attaque n'est en principe à redouter en pépinière. Après plantation et dans les semaines suivantes, les plantes sont toujours peu sensibles à l'oïdium. Ce n'est plus le cas lorsque les premières feuilles formées atteignent leur taille définitive, soit environ 6 semaines après la reprise.

Dernière modification : 26/06/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 2
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Figure 3