Alternaria alternata
Pourriture noire
Généralités
- Champignon saprophyte et opportuniste mondialement réparti (syn. Alternaria tenuis).
 - Appartient à la flore superficielle de nombreuses espèces végétales, et notamment à celle de l'aubergine.
 - Très présent dans l'environnement des cultures, s'installe plus facilement sur les fruits au fur et à mesure que ceux-ci mûrissent.
 - Ces dégâts sont rapportés sur les fruits et les semences des solanacées dans de nombreux pays répartis sur tous les continents. Il affecte surtout les cultures de plein champ.
 - Aussi à l'origine comme d'autres Alternaria, de taches foliaires dans quelques pays comme par exemple au Pakistan, en Egypte, etc.
 - Ses attaques sur fruits ne sont pas rares, surtout en fin de culture.
 - Organes attaqués : fruits surtout.
 - Symptômes :
- Pourritures sur fruits d'aubergine, les tissus affectés prennent une teinte sombre, s'effondre plus ou moins et se recouvrent d'une moisissure de couleur vert sombre à noire.
 
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 - Confusions possibles :
 - Signes : velouté dense, vert sombre à noir, constitué par le mycélium, les conidiophores et les nombreuses conidies d'A. alternata en chaines.
 
Biologie
Cet Alternaria vit souvent à l'état de saprophyte sur l'aubergine et dans son environnement, devenant pathogène opportuniste lorsque l'état physiologique des fruits est modifié (présence de blessures, maturité avancée, etc.).
- Conservation : à la surface des graines, dans le sol et sur les débris végétaux, grâce à son mycélium mélanisé, ses conidies et ses chlamydospores. Capable de se maintenir sur de nombreux hôtes alternatifs.
 - Infection : après germination des conidies, le mycélium colonise surtout les tissus par l'intermédiaire de diverses blessures telles que des dégâts liés à des insectes ou des champignons pathogènes, des micro-éclatements physiologiques, des coups de bec d'oiseau ou des brûlures solaires. Par la suite, il les envahit rapidement et des lésions commencent à être visibles 2 à 3 jours après les premières contaminations.
 - Sporulation : produit sur les tissus colonisés de nombreux et courts conidiophores surmontés de conidies pluricellulaires en forme de massue, formant de longues chaînes.
 - Dissémination : le vent, mais aussi la pluie, les irrigations par aspersion assurent la dispersion des spores. Les semences, les travailleurs, notamment via leurs outils, y contribuent également.
 - Conditions favorisant son développement : favorisé par des hygrométries élevées et des températures comprises entre 18°C et 30°C. Il peut se développer à des températures comprises entre 2 °C et 32 °C, son optimum thermique se situant entre 25 et 29 °C. Les rosées, de faibles précipitations continues (5 mm) ou des irrigations par aspersion suffisent à son extension. Les fruits ayant perdu leur intégrité (blessures, dégâts liés à un colonisateur primaire) et/ou atteint un stade de maturité plus ou moins avancé sont particulièrement vulnérables.
 
Protection
- Cette problématique phytosanitaire ne nécessite normalement pas la mise en oeuvre de méthodes de protection particulières.
 - Utiliser des semences saines. En cas de doute, les graines non enrobées pourront être traitées à l’eau chaude, avec un fongicide.
 - Désinfecter le matériel servant au palissage.
 - Ne pas planter dans des sols hydromorphes.
 - Choisir une densité de plantation assurant une bonne aération de la végétation, un bon ressuyage après les pluies ou les irrigations par aspersion.
 - Eviter tout stress aux plantes, et leur assurer une fumure équilibrée, notamment en azote.
 - Pailler le sol pour constituer une barrière mécanique réduisant les contaminations
 - Préférer l'irrigation au goutte à goutte plutôt que par aspersion.
 - Améliorer au maximum l'aération de la végétation afin d'en diminuer l'humidité.
 - Contrôler le développement des autres bioagresseurs de l'aubergine notamment ceux causant des dommages aux fruits et ainsi favorisant le parasitisme de ce champignon oportuniste.
 - Récolter avant maturité avancée des fruits.
 - Eliminer assez rapidement les débris végétaux et notamment les fruits pourris en cours et en fin de culture. Ils devront être détruits ou enfouis profondément.
 
					


