Biologie, épidémiologie
- Conservation, sources d'inoculum
M. phaseolina est capable de se conserver dans le sol durant plusieurs années en absence d'hôtes sensibles, notamment grâce à ses sclérotes (figures 1, 2, 3, 6). Ces derniers sont très résistants, ils supportent diverses conditions difficiles, notamment des températures supérieures à 55 °C. Les semences et les débris végétaux "hébergent" des sclérotes ou sont envahis par son mycélium (figures 4 et 5), ils contribuent aussi à sa conservation. M. phaseolina se maintient également grâce à des hôtes alternatifs, des plantes cultivées (tomate, poivron, aubergine, tabac, pomme de terre, haricot, pois chiche, fraisier, gombo, tournesol, maïs, sorgho, soja, luzerne, trèfle blanc...) ou des mauvaises herbes.
- Pénétration invasion
Le mycélium présent dans le sol ou issu des sclérotes entre en contact avec les racines ou les tissus de la tige et les pénètre. Il les envahit progressivement et gagne les vaisseaux. Une fois bien en place et ayant plus ou moins dégradé les tissus, le champignon produit des sclérotes en plus ou moins grand nombre en fonction de sa localisation sur la plante et des conditions environnantes. Sur les fruits, la pénétration a lieu par l'intermédiaire de blessures très variées (fentes de croissance, coup de soleil, nécrose apicale, piqûres d'insectes, chocs divers) qui sont présentes sur les portions de fruit au contact ou non du sol
- Sporulation, dissémination
Il peut aussi former des pycnides globuleuses (figure 7), dont l'ostiole est tronqué, qui produisent des conidies hyalines, ellipsoïdes à ovales, mesurant 16-29 x 6-9 µm (figure 8).
La dissémination de M. phaseolina a lieu par l'intermédiaire de ses sclérotes qui sont transportés par les outils aratoires, au cours du travail du sol, mais aussi par le vent, la pluie et l'irrigation par aspersion (à l'origine d'éclaboussures, de projections de particules de sol). Ces structures polluent aussi les graines qui contribuent à sa dispersion.
Le rôle des pycnides et de leurs conidies dans la dissémination du pathogène ne semble pas connu.
- Conditions favorables à son développement
La survie et l'activité de ce champignon dans le sol sont influencées par la fertilisation minérale et les amendements organiques. Les températures chaudes, de l'ordre de 28 à 35 °C, et les stress hydriques favorisent ses attaques. Sa croissance serait possible entre 10 et 40 °C.