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Tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV)

 

 

 Généralités

  • Pays où le virus a été signalé depuis sa première description en 2014 : bassin méditerranéen (Israël, Jordanie, Turquie, Palestine) ; Amérique (Mexique, Etats Unis, Pérou, Guatemala) ; Europe (Allemagne, Italie en Sicile et dans le Piémont, Royaume-Uni, Pays-Bas, Grèce, EspagnePays-Bas, France, Pologne, République Tchèque, Hongrie, Bulgarie, Norvège) ; Asie (Chine, Inde, Japon, Taiwan, Thailande); Afrique (Egypte, Ethiopie).

En France, le ToBRFV a été mis en évidence pour la première fois dans une serre de tomate en Bretagne en février 2020. Les plants ont été détruits, la serre désinfectée et des contrôles ont été mis en place dans la nouvelle culture. Depuis, de nouveaux foyers ont officiellement été signalés en 2021 (Lot-et-Garonne et Bretagne) et 2023 (Grand Ouest).

  • Plantes hôtes : tomate, piment et poivron, ainsi que quelques hôtes alternatifs, notamment Solanum nigrum et Chenopodium murale.
  • Symptômes sur tomate :
    • Folioles et feuilles : mosaïque, jaunissement nervaire, chlorose, marbrure ; déformations foliaires diverses (figures 1 et 2),
    • Calices et pédoncules floraux : lésions nécrotiques,
    • Fruits : maturation irrégulière, des taches jaunes ou brunes, la rugosité superficielle qui donne son nom au virus est rarement observée ; déformations et maturation irrégulière. Symptômes de décoloration (figures 3,4 et 5) comparables à ceux provoqués par le TMVToMVTSWVPepMV, PhCMoV (Physostegia chlorotic mottle virus) et ToFBV (Tomato fruit blotch virus). L'intensité des symptômes peut varier en fonction des variétés de tomate.
  • Symptômes sur piment : 
    • Folioles et feuilles : mosaiques et boursouflures foliaires,
    • Pédoncule : nécrose,
    • Fruit : maturation irrégulière, taches et rayures jaunes ou brunes parfois rugueuses, nécroses.
  • Confusions possibles : TMV, ToMV, TSWV, PepMV, PhCMoV et ToFBV

Biologie

  • Transmission et sources d’introduction potentielles : transmission très efficace principalement par les semences et les plants contaminés. Les fruits infectés, tous supports souillés (outils et matériels), le personnel (employés et visiteurs), les insectes pollinisateurs sont également vecteurs du virus par contact direct.
  • Conservation : virus très stable se conservant plusieurs mois à plusieurs années sur divers supports inertes ou biologiques.

Protection

Pour rappel, aucune méthode de lutte curative ne permet de contrôler efficacement le ToBRFV. Une plante infectée le restera toute sa vie. Il convient donc de mettre en oeuvre des mesures de prophylaxie : 

  • Contrôler la qualité sanitaire des semences, des plants, et des fruits. Se renseigner sur l’origine des lots et éviter les provenances de zones déjà contaminées par le virus.
  • Respecter les procédures GSPP (Good Seed and Plant Practices) qui assure en grande partie une réduction du risque des virus et des bactéries transmises par simple contact (www.gspp.eu).
  • Utiliser des semences testées exemptes de ToBRFV par une méthode reconnue officiellement.
  • Sensibiliser le personnel à la reconnaissance des symptômes, et à la nécessité de porter des équipements de protection à usage unique et (combinaison, gants, charlotte, sur-chaussures, etc.) et dédié à une zone restreinte (compartiment, serre, tunnel, parcelle).
  • Limiter l'accès aux structures de production aux personnel travaillant sur site.
  • Pour plus de détail concernant la prophylaxie et les mesures de gestion à appliquer en cas de foyers, se référer aux rapports scientifiques et techniques de l'Anses :
  • Le ToBRFV peut infecter des hybrides porteurs de la résistance vis-à-vis d'autres tobamovirus (ToMV et TMV), résistance déployée depuis une quarantaine d'année chez des producteurs de tomate de consommation en frais. Ainsi, toutes les conduites culturales sont impactées par ce virus : cultures sous-abri ou de plein champ, hors-sol et pleine terre, culture bio, raisonnée ou conventionnelle. Des programmes de sélection sont actuellement en cours chez la tomate pour pouvoir disposer de moyens de lutte efficaces.

Quelques liens utiles :

Anses : Évaluation du risque simplifiée du tomato brown rugose fruit virus pour la France métropolitaine

Bulletin OEPP (Organisation Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des Plantes) : Tomato brown rugose fruit virus

Liste d'alerte OEPP (Organisation Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des Plantes)

Euroseeds : Tomato brown rugose fruit virus

Cdfa (Califormia Department of Food & Agriculture) : Tomato brown rugose fruit virus

L'Anses met en garde contre un virus émergent qui affecte les plantes potagères

A new israeli tobamovirus isolate Infects tomato plants harboring Tm-é² resistance genes

Dernière modification : 08/08/2024
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • E Verdin (INRAe)
Tomate_ToBRFV_1
Figure 1
Tomate_ToBRFV_2
Figure 2
Tomate_ToBRFV_3
Figure 3
ToBRFV1
Figure 4
Tomate_ToBRFV_4
Figure 5