Très polyphage et plutôt inféodé aux zones de production chaudes et humides, Athelia rolfsii est particulièrement agressif sur le collet de la tomate (southern blight). Lorsqu'il sévit, une lésion humide brune à noire apparaît et ceinture la partie de tige présente dans le sol, puis remonte progressivement sur plusieurs centimètres au pied des plantes affectées (figure 1). Si les conditions climatiques sont favorables, un vigoureux et épais mycélium blanc la recouvre assez rapidement et gagne aussi la partie de la lésion au dessus du sol (figure 2). Sur ce mycélium, des sclérotes arrondis, d'abord blancs puis beiges à bruns, se forment. De 1 à 3 mm de long, ils ressemblent à des graines de brassicacées. Le mycélium envahit aussi le système racinaire qu'il fait pourrir entièrement. Les plantes affectées finissent par flétrir, parfois d'une façon plus ou moins réversible dans un premier temps, souvent brutalement. Elles meurent rapidement par la suite.

Les fruits au contact du sol présentent une lésion jaunâtre, puis une pourriture humide entraînant un effondrement des tissus. L'épiderme plissé finit par se fendre. Du mycélium et des sclérotes ne tardent pas à recouvrir les lésions  (figure 3). Comme les fruits, les feuilles touchant le sol peuvent être attaquées, de larges taches humides altérant partiellement le limbe.

Le mycélium de ce champignon basidiomycètes est capable de progresser activement à la surface du sol et de passer ainsi d'une plante à l'autre. Il le fait de façon saprophytique à partir des bases nutritives que constituent les débris végétaux de toute nature. Ce mycélium est relativement caractéristique car il comporte des anses d'anastomose.