Biologie, épidémiologie
- Conservation, source d'inoculum
Phytophthora capsici est un champignon tellurique capable de vivre à l'état saprophyte aux dépens de la matière organique. Il est susceptible de se maintenir dans le sol grâce à des structures particulières plus ou moins résistantes : des oospores issues de sa reproduction sexuée, des chlamydospores (dont le rôle n'est pas connu), et à un moindre degré des sporanges et du mycélium. Notons que les oospores se conserveraient de 2 à 12 ans.
Ce chromiste s'attaque à une large gamme d'hôtes (plus d'une cinquantaine d'espèces) qui assurent aussi sa multiplication et sa conservation. Parmi ces derniers, citons des légumes comme le piment, la tomate, l'aubergine, le haricot, bien sûr plusieurs cucurbitacées (citrouille, potiron, concombre, melon, pastèque...), mais aussi des mauvaises herbes. Les sporanges germant directement ou les zoospores flagellées issues de ces derniers sont à l'origine des contaminations primaires et secondaires.
- Pénétration, invasion
Les zoospores, une fois enkystées, germent et infectent les tissus. Ces derniers sont rapidement envahis et détruits.
- Sporulation, dissémination
Ce chromiste produit de nombreux sporanges sur les tissus affectés, en particulier sur les fruits. P. capsici, comme tous les Phytophthora, est particulièrement adapté aux milieux aqueux notamment dans le sol. Ainsi, l'eau assure notamment sa dissémination, via des écoulements, la pollution de réserves d'eau, de canaux, voire de ruisseaux et de rivières. Ses sporanges seraient aussi dispersés par le vent comme les chromistes agents de mildiou. Les outils aratoires porteurs de particules de sol contaminé, le transport de matériel, les plants infestés, certains substrats peuvent également y contribuer. Rappelons que des disséminations aériennes peuvent se produire lors de pluies ou d'irrigations par aspersion, ceci à la suite d'éclaboussures.
- Conditions favorables à son développement
Les attaques de P. capsici sont particulièrement graves dans les sols très humides, peu drainant et/ou trop irrigués, et en périodes pluvieuses et chaudes, avec des températures comprises entre 24 et 32°C. Son amplitude thermique de développement s'étalerait entre 8 et 37°C.
De fortes précipitations ou encore des irrigations trop importantes augmentent les risques d'apparition de la maladie. De plus, des sols compactés, à fine texture et peu drainant présentent des conditions favorables pour la pourriture des racines.
La succession de périodes humides et sèches stimulerait la libération des zoospores. Par ailleurs, la réceptivité de ses hôtes ne serait pas constante au fur et à mesure de leur croissance, les plantules et les tissus jeunes étant souvent plus sensibles.