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Méthodes de protection

  • En cours de culture

 

Pour contrôler* Botrytis cinerea Il convient de mettre en place un ensemble de mesures prophylactiques complémentaires à la lutte chimique, à la fois en pépinière et en plein champ.

Les abris doivent être aérés au maximum, afin de diminuer l'’hygrométrie ambiante et, en particulier, d'’éviter la présence d’eau libre sur les plantes. 

Notons que l’effeuillage de la courgette, et notamment les plaies consécutives à la coupe des pétioles, peut sensibiliser les plantes aux attaques sur tiges de Botrytis cinerea et Sclerotinia sclerotiorum. Alors, éliminer essentiellement les feuilles jaunissantes ou desséchées, situées au contact du sol. De plus, réaliser les coupes d’effeuillage suffisamment loin de la tige afin d’éviter que les champignons gagnent celle-ci trop rapidement.
Il ne sera pas souhaitable de tailler durant les périodes couvertes et humides. 

Les jeunes chancres sur tige seront curés afin d'’éliminer les tissus colonisés par ce champignon. Les plaies devront être protégées par un fongicide apporté localement sous la forme d’un badigeon ou par l’'intermédiaire de traitements préventifs généralisés.

Sous abris, l’'irrigation aura lieu uniquement lorsque les plantes seront en mesure d'’évaporer. En plein champ, les irrigations par aspersion réalisées plutôt en cours de matinée — et jamais le soir — permettront aux plantes de sécher le plus rapidement possible.

On évitera tout stress aux plantes conduisant à des à-coups de croissance. La fumure azotée devra être maîtrisée. Elle sera ni trop forte (à l’'origine de tissus succulents très réceptifs), ni trop faible (sources de feuilles chlorotiques constituant des bases nutritives idéales pour B. cinerea).

Les plantes moribondes portant un à plusieurs chancres sur tige, les fruits pourris sur lesquels B. cinerea sporule seront éliminés rapidement des cultures. En fin de culture, tous les débris végétaux devront être rapidement éliminés des abris et des parcelles en plein champ. Dans ce dernier contexte, cela évitera qu'’ils soient ultérieurement enfouis dans le sol et que le champignon puisse s’y conserver. Un labour profond facilitera la décomposition des quelques déchets restants.

Lors des périodes à risques,  des traitements fongicides pourront être réalisés.  Actuellement, quelques** matières active sont autorisées pour un usage Botrytis-courgette (e-phy).


* La maîtrise de B. cinerea a été et est toujours difficile, plus particulièrement sous abris. Cette situation a plusieurs explications :
–- un climat tout à fait favorable au développement de ce champignon ;
–-  des plantes particulièrement réceptives, disposant d’organes plus succulents et tendres qu’en plein champ et de nombreuses blessures occasionnées par l'effeuillage et la récolte des fruits dans le cas de la courgette par exemple ;
–- une aptitude particulière de ce champignon à s’adapter rapidement aux fongicides utilisables pour un « usage Botrytis » sur de nombreuses plantes, et appartenant durant très longtemps à un nombre parfois trop limité de familles chimiques pour réaliser des alternances judicieuses ;
–- peu de fongicides à modes d’'actions différents disponibles (pas encore homologués, retirés du marché suite à la récente législation européenne sur les pesticides).
** Signalons que plusieurs familles de fongicides sont concernées par des phénomènes de résistance.  Aussi il est fortement recommandé d'’alterner les familles chimiques afin d’éviter l’'apparition de souches résistantes.


 

  • Culture suivante

 

Bien sûr, les mesures préconisées en cours de culture seront systématiquement appliquées lors de la culture suivante. Elles pourront être complétées par d'autres interventions.

La polyphagie de B. cinerea, ses aptitudes saprophytiques et le fait que l'’inoculum peut provenir de l’'environnement de la culture rendent l'’efficacité des rotations culturales décevante. En plein champ, le sol des futures parcelles sera bien préparé et drainé afin d’éviter la formation de flaques d’eau propices à un microclimat du couvert végétal favorable aux attaques de B. cinerea.

Les rangs de plantation seront orientés si possible dans le sens des vents dominants afin que le couvert végétal soit bien aéré. On évitera de mettre la culture en place avec des densités trop importantes et de blesser les plantes. Sous abris, il sera souhaitable de réaliser un vide sanitaire, de remplacer le plastique couvrant éventuellement le sol et de désinfecter la serre soigneusement.

Concernant la fertilisation, elle devra être équilibrée, en aucun cas excessive en azote. En plein champ, comme sous abris, nous vous conseillons d'’opter pour un système d'’irrigation localisé par goutte à goutte, évitant de mouiller la végétation comme c'’est le cas lorsqu'’une irrigation par aspersion est employée.

Des traitements fongicides préventifs seront rarement indispensables, excepté sous abris lors de périodes à risques (e-phy).

Des extraits végétaux, quelques microorganismes, se sont avérés plus ou moins efficaces à l’égard de B. cinerea, aucun d’entre eux n’est actuellement utilisable en production, probablement a cause d’une efficacité très partielle en conditions épidémiques.

Les autres maladies et déprédateurs devront être maîtrisés car ils sont à l’'origine de blessures, de nécroses tissulaires propices à l'’installation de B. cinerea. Dès que la végétation deviendra importante, il faudra être vigilant, surtout par temps couvert.


Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 30/08/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)