Biologie, épidémiologie
- Conservation, sources d'inoculum
- Pénétration et invasion
Une fois le tube germinatif formé, celui-ci pénètre dans les tissus et donne lieu à du mycélium détruisant les parois des cellules et leur contenu. La pénétration s'effectue soit directement à travers la cuticule, soit à partir de diverses blessures. B. cinerea peut aussi envahir tous les tissus sénescents, nécrosés et/ou morts comme les pétales, les sépales nécrosés, les vieilles folioles. Il lui arrive de coloniser des tissus déjà altérés par d'autres agents pathogènes ou par des ravageurs. Il se généralise rapidement aux tissus, qu'il fait pourrir en quelques jours grâce à l'hydrolyse des substances peptiques.
- Sporulation et dissémination
Sur tous ses hôtes comme sur les débris végétaux, il produit une moisissure grise constituée de mycélium et de nombreux conidiophores longs et ramifiés (figures 1 et 2). À leurs extrémités naissent des conidies ovoïdes à sphériques qui assurent la dissémination de B. cinerea (figure 2 et 3). La sporulation peut débuter 3 jours après les premières contaminations. La dissémination s'effectue surtout par l'intermédiaire du vent et des courants d'air, à un moindre degré de la pluie et des éclaboussures d'eau. Elle est aussi assurée par les ouvriers au cours des opérations culturales. Le mycélium est à l'origine de contaminations par contact de tissus malades à tissus sains. B. cinerea peut finir par produire sur les tissus altérés des petits sclérotes plats qui permettent aussi sa conservation (figure 4). En conditions favorables, la durée d'un cycle est assez courte ; de l'ordre de 4 jours.
- Conditions favorables à son développement
Comme de nombreux champignons aériens, il affectionne particulièrement les ambiances humides. Une humidité relative avoisinant 95 % et des températures comprises entre 17 et 23°C sont des conditions très propices à ses attaques. On retrouve ces paramètres surtout sous abris, mais aussi en plein champ lors de périodes pluvieuses ou à la suite d'irrigations par aspersion. Les plantes étiolées ou trop poussantes sont particulièrement vulnérables. La qualité de la "couverture" des abris influencerait le développement de certaines maladies, et de B. cinerea en particulier. En effet, des dégâts moins importants ont été constatés sous EVA, comparativement au PVC et au polyéthylène. Sous EVA, il semble que l'on ait une meilleure transmission de la lumière, une hygrométrie plus faible et moins de formation de gouttes d'eau sur les parois. Enfin, les agrotextiles parfois utilisés pour protéger les plantes des insectes entraînent une élévation de l'hygrométrie, aggravant les dégâts.