Principaux symptômes
Des fontes de semis et des mortalités de jeunes plants peuvent se produire dans les pépinières fortement contaminées par Fusarium oxysporum f. sp. melonis (figure 1).
Plusieurs symptômes foliaires peuvent se manifester sur melon* :
- une coloration vert-terne à gris-vert du feuillage ;
- un étiolement temporaire de l'apex et des jeunes feuilles pendant la période chaude de la journée ;
- un jaunissement assez diffus et hétérogène du limbe des feuilles basses leur conférant parfois l'aspect d'une mosaïque (figure 2) ;
- un éclaircissement des nervures, un jaunissement sectoriel (ou unilatéral) plus ou moins important du limbe des feuilles (figures 3 à 6) ;
- un flétrissement très rapide des feuilles sans jaunissement préalable et sans nécrose de la tige (symptômes occasionnés par certaines souches de la race 1-2) (figure 7) ;
- un épaississement des tissus du limbe.
A terme, de nombreuses feuilles, des rameaux et des plantes entières finissent par se dessécher et dépérir.
*Les symptômes foliaires peuvent varier en fonction de la souche de F. oxysporum f. sp. melonis et de la pression d'inoculum, du stade de développement de la plante (formation des fruits, nombre et/ou taille de ces derniers), et des conditions environnantes (manifestation de stress thermiques ou hydriques). Ils peuvent être observés séparément ou en même temps sur la même plante.
La tige présente d'abord un brunissement superficiel et unilatéral plus ou moins discontinu (figure 8). Des exsudats gommeux perlent par endroits ; ils brunissent rapidement en s'oxydant (figures 9 et 10). Assez vite, une altération nécrotique chancreuse et brunâtre se développe sur plusieurs centimètres de long. Plate et localisée sur un coté de la tige, elle apparaît tandis que les tissus touchés se dessèchent. En fin d'évolution, F. oxysporum f. sp. melonis peut fructifier sur les lésions, sous forme d'un dense feutrage blanc mât à rosé (figure 11).
Une coupe longitudinale (figure 12) ou transversale (figure 13) dans la tige permet de constater que les vaisseaux ont une teinte sombre, voire brun rougeâtre à brun foncé. Les zones à proximité des tissus vasculaires sont également altérés : la moelle brunit et devient spongieuse, ainsi que les tissus corticaux (figure 14).
Soulignons que les racines situées dans le prolongement des vaisseaux fortement altérés deviennent rapidement non fonctionnelles (figure 15). Elles finissent par mourir et se décomposer. Ces symptômes racinaires prêtent à confusion avec ceux d'autres bioagresseurs telluriques, et ils ont conduit en France à associer de façon erronée la fusariose à un « dépérissement racinaire ».
Une pourriture humide s'initie au niveau de la zone pédonculaire et parfois stylaire des fruits (figures 16 et 18). Ce symptôme est moins fréquent que les manifestations foliaires. Une moisissure rose couvre progressivement cette lésion. Le champignon parasite vasculaire ayant colonisé le fruit s'extériorise sur ce dernier. Notons que les melons pourraient manifester des symptômes après récolte.
Les plantes atteintes par la fusariose sont souvent réparties en foyer dans les parcelles (figures 19 et 20), et les symptômes foliaires apparaissent plutôt en début ou en cours de culture bien que la maladie puisse se manifester à tous les stades de développement des plantes, souvent sur un secteur du limbe ou sur un seul rameau dans un premier temps (connotation unilatérale des symptômes foliaires). Les fruits sont moins affectés par la fusariose, par contre ils sont plus exposés aux brûlures solaires à cause de la destruction plus ou moins importante de la couverture foliaire.