• Importance économique et agronomique

Les coléoptères représentent, un ordre très important aux plans agronomique et économique. En effet, rien qu'en France 510 espèces appartenant à une trentaine de familles sont répertoriées comme ravageurs (avérés ou potentiels). Ces insectes peuvent commettre des dégâts aussi bien à l'état larvaire qu'adulte, mais certaines espèces ne sont nuisibles qu'au stade larvaire (bruches). Parfois, les dégâts des larves sont très différents de ceux des adultes, une même espèce pouvant être radicicole au stade larve et phyllophage au stade adulte (othiorhynques, hannetons, cétoines).
Parmi les coléoptères phytophages, les espèces exophytes (larves et adultes) sont nettement plus nombreuses que les endophytes (ce sont généralement des larves). C'est dans les superfamilles des Chrysomeloidea, des Curculionoidea et des Scarabaeoidea que l'on compte le plus d'espèces nuisibles et les quelques noms communs cités ci-après sont largement connus, aussi bien dans le domaine de l'entomologie agricole qu'auprès du grand public : altises, chrysomèles, criocères, doryphore, buprestes, agriles, capricornes, méligèthes, rhynchites, phytonomes, ceuthorhynques, apions, anthonomes, othiorhynques, scolytes, bostryches, hannetons, cétoines, dermestes, vrillettes, saperdes, capricornes, ténébrions, etc.
Selon les espèces les oeufs sont déposés, soit directement dans ou sur le sol, soit sur ou à l'intérieur des bourgeons, des boutons floraux, des fleurs, des fruits, des feuilles, des pétioles, des rameaux, des tiges, des écorces, de l'aubier, des branches, des troncs ou encore des graines. Dès leur éclosion les larves néonates se nourrissent et occasionnent ainsi des dégâts, parfois très sérieux, selon la nature des organes qui sont attaqués, le stade de développement et la vigueur de la plante.

Les coléoptères ont des pièces buccales broyeuses et les dégâts s'extériorisent sous divers aspects :
- organes végétatifs (aériens ou souterrains) consommés ou dévorés,
- organes végétatifs (aériens ou souterrains) sectionnés,
- organes végétatifs (aériens ou souterrains) broutés,
- organes végétatifs (aériens ou souterrains) rongés et présentant des encoches, des incisions ou des morsures, superficielles ou profondes,
- organes végétatifs (aériens ou souterrains) déchiquetés,
- organes végétatifs (aériens ou souterrains) enroulés ou déformés,
- organes végétatifs (aériens ou souterrains) présentant des galles ou des nodosités,
- organes végétatifs (aériens ou souterrains) avec des galeries ou des perforations régulières ou irrégulières, ces dernières parfois localisées (ex. face inférieure des feuilles).

Signalons aussi que plusieurs espèces peuvent être vecteurs de maladies importantes, notamment dans le domaine forestier, par ex. les Monochamus (Cerambycidae) vecteurs du nématode du pin Bursaphelenchus xylophilus (Steiner et Buhrern), ou les scolytes (Curculionidae) vecteurs de champignons comme la graphiose de l'orme.
La majorité des adultes de coléoptères ravageurs sont actifs et se nourrissent le jour mais quelques espèces ne s'alimentent qu'au crépuscule voire la nuit.

Le rôle des coléoptères en tant qu'auxiliaires et loin d'être négligeable, et cela concerne plusieurs familles (Carabidae, Silphidae, Cleridae, Anthribidae, Lampyridae) et plusieurs centaines d'espèces. Ce sont principalement des prédateurs généralistes mais certaines groupes ou familles sont plus ou moins spécialisés, c'est le cas des Coccinellidae qui sont, selon les genres et les espèces, consommateurs de pucerons, de cochenilles ou encore d'acariens. Quelques espèces sont parasites de diptères Anthomyiidae (mouche du chou), c'est le cas de certains staphylins du genre Aleochara.

• Intérêt écologique 

Les coléoptères représentent une biomasse importante en particulier sous les tropiques. Ils sont, entre-autre, un maillon essentiel dans les chaines alimentaires et leur impact en tant que décomposeurs et consommateurs est immense.