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Méthodes de protection

  • En cours de culture

 

Dès que vous avez observé les premières taches, il convient d’aérer au maximum les abris pour réduire l’hygrométrie de l’air ambiant en dessous de 85 % et éviter la présence d’eau libre sur les folioles. Il y a lieu aussi de chauffer les abris à certaines périodes afin de maintenir des températures de nuit plus chaudes que celles de l’extérieur. Un effeuillage de la base des plantes permet d’éliminer les premières feuilles attaquées et favorise l’aération des parties basses des plantes.

Des traitements peuvent être réalisés avec un ou plusieursfongicides* autorisés (e-phy). Dans les zones à risques, ils devront être effectués chaque semaine et avec soin. On s’assurera de bien couvrir les plantes avec la bouillie fongicide, en particulier la face inférieure des feuilles basses. Des souches résistantes à certains fongicides ont été détectées dans plusieurs pays. Par exemple, des résistances croisées au flusilazole, myclobutanil et triadiméfon ont été mises en évidence chez Passalora fulva en Chine.

Les débris végétaux seront éliminés assez rapidement, à la fois en cours de culture à la suite des différentes opérations culturales et en fin de culture après l’arrachage des plantes. Ils devront être détruits.

  • Culture suivante

 

Avant la mise en place de la culture suivante, une désinfection des structures et des parois des abris devra être envisagée afin de détruire les spores de P. fulva présentes. Pour cela vous pourrez utiliser divers produits chimiques. Dans certains pays, il est classiquement employé une eau formolée titrant de 2 à 5 % et pulvérisée très puissamment sur les parois. On emploie aussi le formol en fumigation à raison de 0,9 l de solution commerciale (à 38 % de formaldéhyde) pour 100 m3. Le permanganate de potassium (à 360 g pour la même quantité de formol par unité de volume) est souvent ajouté en tant qu’agent oxydatif. Les températures durant la désinfection doivent être supérieures à 10°C et l’humidité relative comprise ente 50 et 80 %. Les abris seront laissés fermés durant au moins 24 heures et seront ensuite bien aérés pendant une journée avant plantation. Le formol est parfois appliqué par aspersion à la dose de 3 500 l/ha. Une solution d’eau de Javel titrant de 4 à 7 % de solution commerciale à 48°Chl. peut aussi être pulvérisée.

D’autres produits sont couramment préconisés pour désinfecter les structures et les parois des abris (e-phy).

La chaleur est parfois utilisée entre deux cultures pour détruire l’inoculum résidant dans les abris. Pour cela, ces derniers sont maintenus fermés, sans ventilation, afin d’assurer une température de l’ordre de 57°C pendant au moins 6 heures.

Les graines parfois polluées pourront être trempées dans une eau à 50°C durant 25 minutes. On évitera les fumures azotées excessives et les plantes trop végétatives aux tissus gorgés d’eau.

Il conviendra de ne pas utiliser des densités de plantation trop importantes afin de favoriser l’aération de la culture et la présence d’un couvert végétal dense et ombrageux. De plus, l’ensemble des mesures sanitaires et agroculturales décrites précédemment seront mises en place préventivement.

Des traitements préventifs pourront être réalisés avec les fongicides préconisés précédemment, lors des périodes à risques — notamment à fortes hygrométries (e-phy). Ils auront lieu le matin afin que les plantes sèchent dans la journée. Par ailleurs, on évitera d’utiliser l’irrigation par aspersion. Signalons qu’un système d’aide à la décision, Greenman, mis au point pour réduire l’utilisation des pesticides sous abri, est en cours de validation sur tomate pour Botrytis cinerea et P. fulva.

Il existe de nombreuses variétés résistantes à la cladosporiose. Elles sont le fruit d’un intense travail de sélection. Les résistances ont été recherchées chez plusieurs espèces sauvages : Lycopersicon cheesmanii, L. chilense, L. hirsutum, L. pennellii, L. peruvianum et L. pimpinellifolium. Parmi les gènes utilisés, citons « Cf-2 », « Cf-4 », « Cf-5 », « Cf-6 », « Cf-8 », « Cf-9 », « Cf-11 »… Malheureusement, plus d’une douzaine de races de P. fulva capables de contourner un ou plusieurs gènes de résistance présents dans les variétés cultivées ont été caractérisées. En Europe, de nombreux hybrides cultivés sous abris cumulent des gènes de résistance permettant de contrôler la plupart des races de P. fulva. Ils sont indiqués comme étant C5 dans les catalogues. Notons que cette combinaison génétique est quelquefois surmontée dans la pratique par une race relativement peu répandue dans les cultures. C’est le cas notamment en région méditerranéenne.

Signalons que différents biopesticides ont été expérimentés pour contrôler P. fulva : Trichoderma harzianum, Hansfordia pulvinata, Bacillus subtilis.


Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 22/01/2015
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)