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Collet et pivot liégeux


Une altération liégeuse et basale de la tige de la tomate (collet et pivot liégeux, corky crown) est parfois observée dans certaines cultures. Ces symptômes et leur évolution rappellent ceux déjà décrits chez d'autres solanacées, comme le poivron (nécrose basale du poivron) et le tabac (collet liégeux du tabac), mais l'origine du problème demeure mal connue. Parmi les altérations, on note en particulier :
- une légère chlorose et un flétrissement réversible des plantes aux périodes les plus chaudes de la journée, un ralentissement de leur croissance ;
- la subérisation et la nécrose du collet (dont le diamètre est parfois plus important) et du pivot qui subissent des éclatements plus ou moins importants (figure 1). Ces derniers sont en partie dus à la perte d'élasticité des tissus du cortex qui, après subérisation, ont plus de mal à s'ajuster au grossissement de la tige. Notons que ces éclatements permettent parfois à des micro-organismes opportunistes de proliférer et d'entraîner le brunissement des tissus en profondeur et des vaisseaux les plus superficiels. La fragilisation du collet peut en outre entraîner la verse des plantes ;
- le pivot peut présenter un rétrécissement, les racines secondaires sont nécrosées et légèrement subérisées.

Comme pour les autres solanacées, l'origine de cette affection ne semble pas parasitaire. Elle pourrait être liée à des micro-asphyxies répétées intervenant assez tôt en pépinière et après plantation, à l'origine d'altérations superficielles qui induiraient chez les plantes le développement, au niveau des parties immergées, de tissus cicatriciels liégeux. Son expression serait favorisée par la mise en oeuvre de pratiques culturales à l'origine de stagnation de l'eau. Des excès de salinité pourraient aussi favoriser l'apparition des symptômes.

Dans le même registre, signalons que des pourritures au collet ont été observées dans des cultures hydroponiques (NFT) de tomate en Grande-Bretagne, dues à l'accumulation et à la cristallisation de sels solubles (azote et phosphates) à proximité du collet des plantes. La présence d'un excès de sels au niveau de la partie basse de la tige induisait des brûlures tissulaires dans un premier temps, puis un étranglement du collet et une réduction des flux d'eau. Il s'ensuivait des flétrissements de plantes. Notons que la tomate apparaît plus sensible aux excès de sels en sol qu'en hors-sol. Dans ce dernier cas, le développement de son système racinaire est plus ralenti.
 
Dernière modification : 10/06/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
collet_liegeux_tomate_DB_788_555
Figure 1
eclatement_tomate_DB_165_554
Figure 2
collet_liegeux_tomate_DB_730_556
Figure 3