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Cuscuta sp. (cuscute)

La principale espèce de cuscute signalée sur tomate est Cuscuta pentagona Engelm (cuscute des champs) (dodders). Ses graines de cuscute peuvent se conserver plusieurs années dans le sol. Après avoir germé en surface ou émergé du sol, elles donnent naissance à des plantules dépourvues de racines qui vont couvrir progressivement la tomate par l'intermédiaire de tiges volubiles et parasiter ses tiges et ses feuilles grâce à des suçoirs, ou haustoria. Ces derniers leur permettent d'accéder au système vasculaire de la tomate et ainsi de prélever les éléments minéraux, les métabolites et l'eau indispensable à leur développement, ceci sans avoir recours à des activités photosynthétiques. Les plantes de tomate atteintes ont une croissance réduite, surtout si elles sont parasitées précocement (figure 1). Dans ce dernier cas, elles peuvent mourir.

Les cuscutes produisent des petites fleurs de couleur variable en fonction de l'espèce (blanches, jaunes, roses) réunies en glomérules (figure 2). D'innombrables semences sont produites, de l'ordre de plusieurs milliers, qui restent dormantes dans le sol durant de nombreuses années, parfois plus de 20 ans. Celles-ci sont aisément disséminées, comme la majorité des agents pathogènes du sol, par l'eau, les particules de terre, les engins utilisés pour le travail du sol, les plants infestés...
 
Le contrôle de ces plantes parasites est particulièrement difficile du fait de la présence de nombreuses graines dormantes présentes dans le sol et de leurs larges spectres d'hôtes. Parmi les légumes, on peut signaler l'asperge, la betterave, la carotte, l'aubergine, l'asperge, l'oignon, le melon, le poivron, la pomme de terre. Plusieurs mauvaises herbes peuvent être parasitées (Amaranthus sp., Chenopodium album, Convolvulus arvensis). Il convient donc de mettre en oeuvre de façon complémentaire des mesures comme l'application de rotations culturales longues avec des plantes non-hôtes (céréales, haricots, coton, maïs, sorgho), l'utilisation d'herbicides de pré-émergence ou de contact. Par ailleurs, il y a lieu de ne pas introduire de graines dans une parcelle par l'intermédiaire de l'eau d'irrigation notamment, de semences, de plants. Le ou les premiers foyers observés doivent être détruits le plus rapidement possible par brûlage des plantes infestées, préférentiellement avant la floraison. Il est souhaitable de planter des tomates en dehors des périodes d'émergence des plantules de cuscute. Le matériel aratoire, les outils, les chaussures des ouvriers doivent être nettoyés après chaque intervention dans une parcelle infestée. Signalons que la solarisation ne permettrait pas d'éliminer totalement les graines de cuscute présentes dans le sol, le compostage semble plus efficace. Enfin, plusieurs micro-organismes sont susceptibles d'infecter les cuscutes, parmi lesquels Alternaria alternata et Geotrichum candidum sur Cuscuta pentagona. Quelques variétés de tomates d'industrie ('Heinz 9492'', 'Heinz 9553' et 'Heinz 9992') se sont avérées tolérantes aux attaques de cette espèce. Sur ces variétés, les premières étapes du processus parasitaire de la cuscute s'ébauchent bien mais, par la suite, de nombreux suçoirs formés semblent incapables de pénétrer dans les tiges. Ainsi, le taux de parasitisme est fortement réduit, comme le développement des cuscutes.
Dernière modification : 30/11/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
cuscute_tomate_DB_307
Figure 1
Cuscute2
Figure 2
Cuscute4
Figure 3
Cuscute3
Figure 4
Cuscute1
Figure 5