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Olpidium brassicae (Woronin) P.A. Dang (1886)

ou
Olpidium virulentus (Sahtiy) Karling

- classification : Fungi, Chytridiomycota, Chytridiomycetes, Incertae sedis, Incertae sedis, Olpidiaceae



On peut observer sur les racines de tomates cultivées aussi bien en sol qu'en hors-sol des structures produites par les Olpidium spp. Ces champigons parasites obligatoires trouvent dans les cultures hors sol  des conditions tout à fait favorables à leur développement dans les cellules du cortex. Jusqu'à present on pensait avoir affaire à l'espèce Olpidium brassicae. Il pourrait s'agir en fait d'Olpidium virulentus, qui est une souche "non crucifère" de l'espèce Olpidium brassicae sensu lato et qui a été renommée à la suite de récentes analyses biologiques et moléculaires réalisées chez de plusieurs espèces d'Olpidium. Rappelons que cette espèce est notament redoutée chez la laitue en tant que vecteur de virus : le virus des grosses nervures de la laitue (Mirafiori lettuce big vein virus, MLBBV) et probablement  l'agent des anneaux nécrotiques de la laitue (Lettuce ring necrosis agent, LRNA).

Notons que les informations contenues dans cette fiche sont issues de la bibliographie portant sur l'espèce Olpidium brassicae avant que les méthodes moléculaires permettent d'en différencier d'autres au sein du même taxon.

 


- Symptômes

La présence d'O. brassicae dans les racines peut être aisément confirmée par une observation de ces dernières au microscope. Ce champignon, parasite obligatoire aquatique, forme dans les cellules du cortex des spores de repos (zygosporanges ou « chlamydospores » ou kystes) et des sporanges à l'origine de nombreuses zoospores.

Les racines plus ou moins décomposées des cultures hors sol en sont souvent envahies. Dans ce cas, il est bien difficile d'établir son rôle : parasite de faiblesse ou simple opportuniste secondaire.


- Éléments de biologie

O. brassicae se caractérise par la présence de zoosporanges remplissant les cellules racinaires du cortex, et de spores de repos en forme d'étoile (figure 1).

Figure 1


Les spores de repos (ou chlamydospores)  qu'O. brassicae produit assurent sa conservation pendant plusieurs années dans le sol et sur les débris végétaux. Il peut aussi se maintenir sur plusieurs hôtes intermédiaires étant donné sa polyphagie, en particulier plusieurs espèces maraîchères : salades, concombre, peut très bien se pérenniser dans les circuits d'irrigation, les bacs de solution nutritive et les substrats.

Les contaminations ont lieu par l'intermédiaire de zoospores uniflagellées originaires des spores de repos ou des sporanges. Elles sont attirées par les racines, s'enkystent à leur surface, puis pénètrent directement dans les cellules. Le champignon y produit un ou plusieurs sporanges agrégés qui engendreront des zoospores assurant des contaminations secondaires.

Les zoospores sont libérées à l'extérieur des cellules racinaires grâce à des tubes de relargage. Une fois dans la phase aqueuse du sol ou dans la solution nutritive, un flagelle leur permet de se déplacer et de gagner d'autres plantes. O. brassicae est certainement disséminé aussi par les poussières de sol, les plants contaminés et l'eau circulante.

Ce champignon est parfaitement adapté à la vie aquatique et il se généralise rapidement dans les cultures hydroponiques. Il se développe très bien à des températures comprises entre 10 et 16°C.


- Protection

La lutte contre ce champignon du sol ne se justifie pas dans le cadre de la production de tomate.

Il conviendra tout de même d'être particulièrement vigilant sur la qualité de l'eau employée, en particulier en culture hors sol. En effet, cette dernière peut être à l'origine de contaminations de Pythiacées, de Colletotrichum coccodes et Fusarium oxysporum f. sp. radicis-lycopersici.

Dernière modification : 28/11/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)