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Cylas formicarius (Fabricius, 1798) & Euscepes postfasciatus (Fairmaire, 1849)

 Charançons de la patate douce 

 

 Généralités

 

  • Insectes appartenant  des Coléoptères qui s’attaquent aux plantes du genre Ipomées. C. formicarius fait partie de la famille des Brentidae, alors que E. postfasciatus appartient à la famille des Curculionidae
  • Largement répandus dans les pays de la zone intertropicale et causant souvent des dégâts majeurs dans les tubercules. 
  • Les larves de ces 2 charançons sont assez semblables. Ce sont de petits vers blanchâtresd’environ 5 à 7 mm de longueur. Les adultes quant à eux sont assez facilement identifiables.
    • L’adulte de C. formicarius est allongé et a grossièrement l’apparence d’une fourmi avec une partie orangée entre la tête et l’abdomen. Il mesure 6 à 8 mm de long.
    • L’adulte d’E. postfasciatus, beaucoup plus petit, mesure environ 4 mm. De couleur brune, il est reconnaissable par la présence de ses 2 taches blanches sur les élytres.
  • Les 2 espèces sont hôtes de plantes de la famille des Convolvulacées. Parmi elles, seule la patate douce est cultivée. C. formicarius est assez spécifique de la patate douce même si ce charançon peut-être rencontré sur des Ipomées sauvages ou parfois sur des Aracées cultivées (dachine).

 

  • Famille(s) botanique(s) sensible(s) 
Ipomées

 

  • Zones de production affectées :
   C.formicarus E.postfasciatus
Réunion    
Guyane    
Guadeloupe    
Nouvelle - Calédonie    

Polynésie-Française

   

 

  • Organes attaqués
Feuilles Tiges Racines

    


Symptômes, dégâts 

 

  • Symptômes :
    • Rares morsures et perforations sur feuilles sans impact sur la culture. 
    • Présence de galeries dans les tubercules des patates douces occasionnées par les larves ce qui déprécient fortement la qualité commerciale de la production. Les tubercules abimés sont ainsi beaucoup plus sensibles aux champignons et bactéries envahisseurs secondaires occasionnant des pourritures avant et après récoltes. Jusqu’à 97 % de la production peut-être perdue.
  • Signes : Présence d'insectes adultes et de larves sur les plantes, dans les tubercules, et dans la culture (figures ).
  • Confusions possibles :

 


Biologie

 

  • Cycles de développement : Les 2 espèces possèdent un cycle biologique semblable composé de 3 phases de développement (stade larvaire, nymphose et adulte). La durée du cycle complet (del’œufàl'œuf) dure de 1 à 2 mois. Il varie en fonction de la température pour les 2 espèces.
    • L’adulte pond ses œufs sur les tiges.
    • A l’éclosion, les larves pénètrent à la base des tiges ou des tubercules et forent des galeries à mesure qu’elles se nourrissent. L’ensemble de la phase larvaire ainsi que la nymphose ont lieu dans le végétal.
    • L’adulte sort enfin des galeries et évolue sous la végétation de la culture.  
  • Dispersion : Les adultes de C. formicarius sont capables de voler sur de petites distances. Concernant E. postfasciatus, ses aptitudes à voler semblent très limitées et la diffusion de cet insecte se fait principalement par le biais des œufs présents sur les boutures et la présence d’Ipomées sauvages pouvant jouer le rôle de plantes réservoir.
  • En région subtropicale, on remarque une baisse de l'activité des populations de ravageurs, et de l'intensité des dégâts durant les périodes fraîches.

 


Protection

 

  • Réaliser des rotations (5 ans recommandés) ou mettre les parcelles en jachère pour casser les cycles.
  • Privilégier les variétés à cycle court lorsque la pression de ces ravageurs augmente.
  • Utiliser des boutures de tête effeuillées permet de limiter les risques d’introduire du matériel végétal contenant des œufs et larves.
  • Retarder l’arrivée de C. formicarius en éloignant d'une distance de 500 mètres les nouvelles cultures des précédentes.
  • Employer un paillage plastique ou à base de balles de riz pour faire barrière aux adultes et pour conserver l’humidité du sol.
  • Mettre en place un système de piégeage avec un attractif sexuel tout au long de la culture ; il peut être maintenu jusqu'à 6 mois après la récolte pour continuer à réguler la population. Dans le cas de nouvelles parcelles, le dispositif sera placé à la périphérie de la parcelle afin de retarder au maximum l'introduction des charançons. La technique de piégeage est disponible pour C. formicarius uniquement.
  • Utiliser des biopesticides (1). Les nématodes entomopathogènes Steinernema carpocapsae sont utilisables ; cette spécialité (lutte biologique inondative) est autorisée en Guyane pour cet usage.
  • Réduire la durée de récolte d’une parcelle permet de minimiser l’impact et le développement du ravageur.
  • Eliminer les résidus de culture après la récolte pour éviter le maintien des populations de charançon. Soulignons que l'activité des cochons dans la parcelle est particulièrement efficace car ils consomment les tubercules résiduels.
Dernière modification : 07/01/2021
  • Auteurs :
  • A Berton (CA Guyane)
  • N Hugot (CA Nouvelle-Calédonie)
  • C Rochette (CA Nouvelle-Calédonie)
  • J Grandgirard (D.A. Polynésie-Française)
Charançon-patate-douce-dégats-tubercule-3
Figure 1
Charançon-patate-douce-dégats-tubercule-1
Figure 2
Charançon-patate-douce-dégats-tubercule-2
Figure 3
Charançon-Patate-Douce-Larve-2
Figure 4
Cylas-Grandgirard2
Figure 5
Cylas_Formicarius_Degats
Figure 6
Cylas_Formicarius_Larves
Figure 7
Cylas-formicarius-Larve-1
Figure 8
Cylas_Formicarius_Nymphe
Figure 9
Cylas_Formicarius_Adulte2
Figure 10
Cylas-formicarius-Patate-douce
Figure 11
C. formicarius
Figure 12
Cylas-Grandgirard1
Figure 13
Euscepes-Patate-douce3
Figure 14
Euscepes-Patate-douce2
Figure 15
Euscepes-Patate-douce1
Figure 16