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Veiller à la propreté

Dans le cas où les pépinières sont réalisées chaque année dans le même abri, il est indispensable de pouvoir effectuer un "vide sanitaire" (absence de toute plante durant une certaine période) entre deux productions de plants. Au cours de celui-ci, les surfaces des abris, les structures, le matériel (bacs de culture, outils, tables à plants, pots, caisses...), doivent être désinfectés afin de détruire les spores et les propagules d'agents pathogènes présentes. Plusieurs produits sont classiquement préconisés en culture sous abris :
- l'eau de Javel (hypochlorite de sodium à 48° Chl.), à 0,3-0,5 % pour les systèmes hors-sol, 4-7 % pour les structures ;
- un désinfectant spécifique à choisir de concert avec votre technicien ou sur le site du catalogue des produits phytopharmaceutiques du Ministère de l'agriculture et de la pêche (voir ce lien e-phy : bactéricides - fongicides - virucides).

Pour la plupart de ces applications, un rinçage soigneux à l'eau claire est indispensable. Les pulvérisations sur les surfaces et les structures des abris doivent avoir lieu à forte pression et en mouillant bien.

Durant la désinfection, il convient de prendre les précautions d'usage (gants, masque...) car ces produits sont plus ou moins toxiques (par contact et par vapeur) et corrosifs.

Il a lieu de désinfecter le sol avec un fumigant (dazomet...) si les graines sont semées dans le sol ou si les plants produits en mottes sont posés sur celui ci. Dans ce dernier cas, la fréquence des désinfections pourra être plus grande et nous vous conseillons quand même d'isoler les mottes du sol par un film plastique. Ce film devra être remplacé chaque année ou dès qu'il présentera une déchirure. Dans le cas des semis flottants, les bacs devront aussi être désinfectés. Les plateaux et les baches devront être changés si cela est possible. Certains fournisseurs de plateaux de polystyrène s'engagent maintenant à les reprendre après une seule utilisation et à les recycler. Ils peuvent être aussi désinfectés ; la vapeur semble donner les meilleurs résultats. Il convient d'être conscient que les cultures hors-sol sont aussi, voire plus vulnérables aux attaques des agents pathogènes notamment telluriques. Il faut donc absolument couvrir le sol avec un film plastique, afin d'éviter toute contamination par des particules de terre (figure 1). Lors de la mise en place des plateaux sur la solution nutritive, on évitera de piétiner dans les bacs avec des bottes terreuses.

Entre deux pépinières, une attention toute particulière devra être accordée au stockage du nouveau matériel entrant dans la production des plants (plateaux de polystyrène, alvéoles en plastique, substrats en vrac ou en sac...), ou du même matériel désinfecté et réutilisé. En effet, si ce dernier est mal stocké, dans un endroit sale et/ou soumis "aux quatre vents", des pollutions par des poussières de sol sont possibles. Ainsi, des sacs de substrat déchirés, des plateaux de polystyrène peuvent être contaminés par Thielaviopsis basicola.

Il faut éviter d'utiliser les mêmes abris pour produire d'autres espèces végétales, car celles-ci peuvent multiplier et conserver des agents pathogènes affectant aussi le tabac (PVY, Rhizoctonia solani...). Il est aussi conseillé d'éliminer les mauvaises herbes tout autour des pépinières afin que des ravageurs (déprédateurs directs ou vecteurs de virus) ne s'y réfugient pas et gagnent ensuite l'intérieur de l'abri et les plants de tabac (figure 2).

 Afin de donner un caractère "universel" aux méthodes de lutte proposées, nous avons volontairement réalisé un inventaire assez exhaustif de celles-ci. Pour certaines maladies, nous avons même été un peu prospectifs et nous avons suggéré des alternatives aux expérimentateurs phytosanitaires.
Il est bien évident que ces propositions devront être modulées en fonction des pays et de la législation sur les pesticides en vigueur.

Dernière modification : 05/02/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1
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Figure 2