Biologie, épidémiologie

- Conservation et sources d'inoculum

Les Pectobacterium spp. sont ubiquistes ; elles sont présentes dans de nombreux sols dans lesquels elles persistent sans peine plusieurs années, notamment sur les débris végétaux. On les retrouve aussi au niveau de la phylloflore du tabac, ce qui tend à prouver qu'elles sont relativement fréquentes dans l'environnement de cette plante. Les graines seraient une source d'inoculum non négligeable (figure 1). Elles sont aussi relativement polyphages et sont susceptibles de se maintenir sur un assez grand nombre d'hôtes.


- Pénétration dans la plante

Les bactéries présentes sur les plantes vont les pénétrer essentiellement par l'intermédiaire de blessures ou de tissus sénescents. Par exemple, elles peuvent contaminer des jeunes plantules à partir de leurs premières feuilles jaunissantes et humides, en contact avec le sol. De la même manière, elles gagnent la tige en passant par des plaies d'écimage ou d'effeuillage (figure 2), ou via des portions de feuilles sénescentes ou altérées (figure 3). Une fois en place, leurs enzymes cellulolytiques et pectinolytiques contribuent activement au développement d'une pourriture humide et parfois nauséabonde.


- Dissémination de la bactérie

Comme de nombreuses bactéries, elles sont facilement disséminées par l'eau, lors d'éclaboussures et de ruissellements. Si des d'attaques ont lieu en pépinière, il est évident qu'un certain nombre de plants sont porteurs de ces bactéries et qu'ils contamineront une ou plusieurs parcelles. Elles peuvent polluer les graines, qui assurent par la suite leur transmission. Elles ne sont normalement pas isolées de ces dernières après 8 mois de stockage.


- Conditions favorables au développement de la bactérie

Les bactéries du genre Pectobacterium sont essentiellement favorisées par des conditions climatiques humides. Des périodes nuageuses et pluvieuses augmentent les risques de voir proliférer celles-ci (figure 4). Ces bactéries contaminent beaucoup plus facilement des plantes qui présentent des tissus succulents, de nombreuses blessures, et quelques feuilles sénescentes. La température ne semble pas jouer un rôle primordial dans le cycle des ces bactéries. Elles paraissent capables de se développer à des températures comprises entre 5 et 37°C, leur optimum variant d'une espèce à une autre. Dans les sols secs, dont l'humidité est inférieure à 40 %, le développement de Pectobacterium carotovorum subsp. carotovorum paraît régresser, dans certaines situations elle disparaît.