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Méthodes de protection

 

- En cours de culture

Il n'existe aucune méthode de lutte curative permettant de contrôler efficacement le virus de la maladie bronzée de la tomate (Tomato spotted wilt virus, TSWV) en cours de culture. Généralement, une plante infectée le restera toute sa vie.

Si des attaques ont lieu en pépinière et qu'elles sont détectées précocement, les quelques plantes présentant des symptômes de TSWV seront rapidement éliminées et en aucun cas plantées ultérieurement. Les plantes infectées ne présentent pas toujours des symptômes et il est parfois exclu d'éliminer tous les plants malades de la pépinière. Aux USA, il a été observé que les faibles contaminations se produisant dans les pépinières n'avaient qu'une faible incidence sur le développement de l'épidémie au champ. Il n'en est peut-être pas de même dans toutes les situations.

Les traitements insecticides sont indispensables pour contrôler les populations de thrips sur tabac. Un certain nombre de produits peuvent être utilisés aussi bien au niveau du sol que sur les parties aériennes. Malheureusement, ces traitements sont bien souvent peu efficaces pour maîtriser les épidémies de ce virus, surtout en plein champ. En effet, les thrips vecteurs proviennent fréquemment de l'extérieur de la parcelle et transmettent le virus au cours de leur nutrition, avant même que l'insecticide n'ait le temps d'agir. Des souches de Frankliniella occidentalis résistantes à plusieurs insecticides (diméthoate, acéphate, oxamyl, fenpropathrine) sont signalées ; elles ne contribuent pas à améliorer l'efficacité de la lutte chimique à l'égard de ces insectes. Elles doivent nous faire prendre conscience de l'intérêt qu'il y a à alterner des insecticides disposant de modes d'action différents. Le contrôle de Thrips tabaci semble plus aisé que celui des autres thrips. Pour être efficaces, les traitements devront être réalisés précocement, en assurant une bonne pénétration de la bouillie, de manière à atteindre les endroits où les thrips se réfugient.


- Culture suivante

Dans les pays où les contaminations sont très précoces, il faudra essayer d'empêcher ou de limiter au maximum les contaminations. Pour cela, on pourra détruire les mauvaises herbes et les nymphes se trouvant sur le sol. Une désinfection de ce dernier pourra être envisagée. On protégera les jeunes plants en ayant recours à des agrotextiles (voiles non tissés, tissus maille...). La barrière mécanique ainsi créée retardera les contaminations. Il faut désherber les abords de la pépinière afin d'éliminer les sources de virus et/ou de vecteurs. Cette mesure est particulièrement importante dans le cas de ce virus. Elle sera aussi réalisée soigneusement en plein champ.

Il faudra aussi éviter de mettre en place une pépinière ou une culture de tabac à proximité d'une culture sensible à cette virose (figure 1) et à ses vecteurs. De la même façon que pour les pucerons, il a été démontré que la couverture du sol avec un film plastique aluminisé réduisait le nombre de thrips présents dans les parcelles de tabac, ainsi que l'incidence de cette virose. Il sera aussi souhaitable de faire intervenir dans la rotation des cultures qui ne conviennent pas aux vecteurs.

Actuellement, les agriculteurs ne disposent pas de variétés résistantes au TSWV. Aucune source de résistance n'est connue chez Nicotiana tabacum. De plus, il faut savoir que de nombreuses espèces de Nicotiana sont sensibles ; les possibilités de réaliser des hybrides inter-spécifiques sont donc réduites. Des programmes de sélection anciens ou actuels ont tenté ou essaient de valoriser les résistances ou les tolérances signalées chez Nicotiana alata et le génotype Polalta (dont la résistance au TSWV proviendrait de cette dernière espèce) et chez Nicotiana africana. La nature de ces résistances n'est pas encore clairement définie

L'essor de la biologie moléculaire a ouvert des perspectives fabuleuses en matière de lutte contre les virus. Plusieurs stratégies ont été travaillées afin de contrôler le développement des virus dans les végétaux ; elles ont permis d'obtenir des plantes transformées comportant un gène d'origine virale codant par exemple pour la protéine capside, un ARN satellite, la réplicase virale... Si dans le cas du TSWV de tels génotypes transformés ont été obtenus, aucun d'entre eux n'a été utilisé à grande échelle sur le terrain.

Dernière modification : 26/06/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1