Méthodes de protection
- En cours de culture
Il n’existe actuellement aucune méthode de lutte curative qui permette de contrôler les infections virales en plein champ. Une plante infectée par le virus de la jaunisse des cucurbitacées transmise par puceron (Cucurbit aphid-borne yellows virus, CABYV) le restera donc toute sa vie.
Les traitements insecticides sont utiles pour limiter les populations de pucerons, si celles-ci sont importantes sur les plantes de la culture. Ils se sont avérés parfois efficaces pour réduire les épidémies de Luteoviridae en grandes cultures (céréales, betterave). Des essais réalisés sur melon pour contrôler le CABYV n’ont pas été concluants, probablement en raison du cycle court de cette culture et de l’abondance des pucerons vecteurs.
- Cultures suivantes
Certaines pratiques culturales qui s’appliquent à l’ensemble des virus transmis par pucerons peuvent limiter ou retarder le développement des épidémies de CABYV :
- désherber soigneusement les parcelles et leurs abords (bordures de haies, de chemin, abords des abris...) afin d'éliminer des sources de virus et/ou de vecteurs ;
- pailler les cultures avec des films plastiques (transparents ou opaques thermiques) qui éloignent les pucerons. Cette pratique s'adresse surtout aux cultures de plein champ et peut permettre de retarder les épidémies de 2 à 3 semaines, jusqu’à ce que le feuillage recouvre le paillage, annihilant alors son effet répulsif pour les pucerons.
- protéger les pépinières et les jeunes plants au champ par des voiles non tissés (type Agryl P17) ou des tissus mailles (type Filbio). Malheureusement, ce type de protection doit être retiré –au moins partiellement- à la floraison, afin de ne pas empêcher l'action des insectes pollinisateurs indispensables pour la production des fruits. Les jeunes pousses ainsi découvertes peuvent alors être rapidement contaminées par les pucerons. L’utilisation de petites chenilles de plastiques perforés (type 500 trous/m2) est aussi un moyen efficace pour retarder les épidémies virales qui ne présente pas la contrainte du débâchage à la floraison, puisque les pollinisateurs peuvent pénétrer sous les chenilles. Toutefois, ce type de couverture n’est pas parfaitement ‘étanche’ aux pucerons et il faut veiller à éviter l’installation de colonies du puceron du melon, A. gossypii, qui trouvent sous ces abris des conditions particulièrement favorables à leur prolifération.
- bien gérer l’espace de l’exploitation et éviter de mettre en place des cultures destinées à des productions tardives à proximité de cultures plus précoces qui risquent d'être déjà contaminées.
La méthode de lutte la plus simple à mettre en oeuvre par les producteurs reste l’utilisation de variétés résistantes quand elles existent.
Des résistances au CABYV ont été mises en évidence chez le melon et le concombre dans les ressources génétiques de ces deux espèces, mais il n’existe aujourd’hui aucune variété commerciale résistante. Toutefois, le puceron du melon transmet beaucoup moins bien le CABYV aux variétés de melon possédant le gène Vat.
Quelques variétés commerciales de courgette présentent un très bon niveau de résistance au CABYV.