Méthodes de protection
- En cours de culture
Si vous êtes confrontés à des attaques de Thanatephorus cucumeris (Rhizoctonia solani) en pépinière, nous vous conseillons d'éliminer les plants malades et ceux à proximité.
Actuellement aucun fongicide n'est homologué pour cet usage sur melon en France (e-phy) (traitement généraux e-phy).
Il convient de maîtriser au maximum le climat afin d'éviter les excès d'humidité et de température. L'irrigation des plants doit être optimale. En aucun cas excessive, elle doit permettre un bon ressuyage du substrat.
Les attaques sur plantes adultes ne sont normalement pas trop dommageables sur melon et ne nécessitent donc pas de mesures particulières. De toute manière il est trop tard pour intervenir, de plus le melon ne reforme pas facilement des racines adventives.
Afin d’essayer de maintenir les plantes en vie le plus longtemps possible, il convient :
– de les butter afin d'essayer tout de même de générer des racines adventives qui pourront suppléer les racines anciennes altérées ;
– de les bassiner aux périodes les plus chaudes de la journée pour éviter des évaporations trop importantes et non compensées, conduisant au flétrissement, au dessèchement et à la mort des plantes ;
– de surveiller attentivement l’irrigation. En effet, si les plantes flétrissent, ce n’est pas forcément lié à un manque d’eau, mais plutôt aux altérations racinaires dues à R. solani, seul ou en complexe avec d'autres bioagresseurs telluriques.
Dans tous les cas, les débris végétaux, les plantes et les fruits malades seront éliminés en cours et en fin de culture.
- Culture suivante
Pour éviter d'introduire ce champignon parasite dans votre exploitation, il sera indispensable d' utiliser un substrat sain et des plants de qualité. Les plants produits en mini mottes ou sur d'autres substrats ne seront pas posés à même le sol, tout particulièrement si celui-ci n'a pas été désinfecté ; un film plastique devra les isoler.
Dans les sols fortement contaminés, une désinfection du sol avec un fumigant sera envisagée (e-phy). Les matières actives classiquement employées (métam-sodium, dazomet) et la vapeur sont efficaces à l'égard de T. cucumeris. Il faudra être particulièrement vigilant afin d'éviter la ré-infestation des sols après traitement.
Dans les zones de production où elle est envisageable, une désinfection solaire du sol (solarisation) sera réalisée. Le sol à désinfecter sera soigneusement préparé et humidifié, puis recouvert avec un film de polyéthylène de 35 à 50 µm d'épaisseur maintenu en place au moins un mois à une période très ensoleillée de l'année. Cette méthode économique, efficace, permet de se débarrasser de ce champignon colonisateur superficiel du sol.
Bien entendu, les mesures agroculturales préconisées précédemment en cours de culture devront être mises en oeuvre. De plus, les sols lourds et humides seront drainés. Des rotations culturales seront effectuées avec des céréales, du maïs doux, des graminées fourragères et des oignons. On paillera le sol afin d'éviter que les fruits en particulier ne soient en contact avec le sol et l'eau parfois présente en surface. En outre, cela favorisera dans certains cas une meilleure aération du collet des plantes et de la végétation. La fertilisation sera équilibrée, en aucun cas trop faible en azote.
Il semble exister des différences de sensibilité à T. cucumeris entre Curcubitacées, et entre types de melon.
Plusieurs micro-organismes antagonistes ont été expérimentés pour contrôler T. cucumeris : Bacillus lentimorbus, B. subtilis, Burkholderia cepiacea, Pseudomonas aeruginosa, P. fluorescens, Streptomyces sp., Paenibacillus lentimorbus, Pochonia chlamydosporia, Chaetomium globosum, Glomus mosseae, Tolypocladium niveum, Trichoderma viride, T. harzianum, T. koningii. Bien que prometteuse dans certains cas, l'utilisation de ces micro-organismes n'est pas encore suffisamment fiable pour pouvoir les préconiser sur le terrain.
Notons que Gliocladium catenulatum est actuellement autorisé pour l'usage traitement du sol/Rhizoctonia (e-phy).
Signalons aussi d'autres solutions non conventionnelles ayant révélé quelques potentialités à l'égard de ce champignon : des amendements à base d'Azadirachta indica notamment, des huiles essentielles de Callistemon lanceolatus et d'Ocimum canum, des antioxydants.
* Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.