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Méthodes de protection

 

  • En cours de culture

 

Lorsque vous observez des symptômes dus à une attaque de Sclerotinia sclerotiorum sur la végétation et que les conditions climatiques sont humides et froides,  il conviendrait de réaliser un traitement avec un fongicide*, mais malheureusement aucun fongicide n'est homologué pour cet usage sur melon en France (e-phy).

*Signalons que des souches résistantes aux benzimidazoles (bénomyl, carbendazime…) et au quintozène sont signalées dans la littérature. Aussi, il convient d’alterner des fongicides à modes d’action différents.

Il convient donc de mettre en place quelques mesures prophylactiques qui permettront de diminuer l’hygrométrie ambiante et d’éviter la présence d’eau libre sur les plantes : aérer au maximum et éventuellement chauffer les abris, et irriguer de préférence en cours de matinée et en début d’après-midi,  jamais le soir. Rappelons qu’une irrigation localisée est préférable aux autres modes d’irrigation.

Les débris végétaux seront éliminés en cours de culture, en particulier les plantes et les fruits  touchés sur lesquelles ce champignon forme de nombreux sclérotes, mais aussi en fin de culture, afin d’éviter leur conservation dans le sol après enfouissement. On maîtrisera aussi la fumure azotée. Elle devra être ni trop forte (à l’origine de tissus succulents très réceptifs), ni trop faible (sources de feuilles chlorotiques constituant des bases nutritives idéales pour eux).

 

  • Culture suivante

 

Signalons qu’en absence de culture, l’immersion des parcelles infestées permettrait de réduire le nombre de sclérotes viables présents dans le sol.

L’efficacité des rotations culturales s’avère assez décevante ; cette situation est certainement due à la polyphagie de S. sclerotiorum. Des sols fortement contaminés justifient toutefois de telles rotations, d’au moins 5 années. On aura tout intérêt à alterner les cultures de melon avec, par exemple, des céréales. Des engrais verts sensibles à ces champignons n’entreront pas non plus dans les rotations, bien que certains amendements organiques réduisent les dégâts de S. sclerotiorum.

Une désinfection du sol peut être envisagée si ce dernier est fortement infesté. Plusieurs fumigants pourront être employés (e-phy) : le dazomet et le métam-sodium…Autant efficaces qu’ils soient, certains d’entre eux n’en posent pas moins des problèmes matériels et entraînent un certain nombre d’inconvénients :
– destruction de micro-organismes naturels antagonistes de certains agents pathogènes ;
– augmentation de la réceptivité aux parasites des terreaux désinfectés ;
– apparition de phénomènes de toxicité (excès de manganèse échangeable, excès d’ammoniaque consécutif à un blocage plus ou moins complet de la nitrification…).

Dans les zones de production ensoleillées, la désinfection solaire du sol (solarisation ou pasteurisation) pourra être mise en œuvre avec une certaine efficacité. Elle consiste à recouvrir le sol à désinfecter, qui aura été au préalable soigneusement préparé et humidifié, avec un film de polyéthylène de 35 à 50 µm d’épaisseur maintenu en place au moins un mois à une période très ensoleillée de l’année. Cette méthode économique et efficace permettra de contrôler les champignons colonisateurs de la zone superficielle du sol. La vapeur est également efficace contre ce champignon.

Le sol des futures parcelles de melon sera bien travaillé et drainé afin d’éviter la formation de flaques d’eau propices notamment à la formation des apothécies responsables des contaminations aériennes de S. sclerotiorum. Les labours profonds permettront d’enfouir les sclérotes en profondeur, qui seront alors plus rapidement détruits par les micro-organismes telluriques antagonistes. En plein champ, les rangs de plantation seront orientés dans le sens des vents dominants afin que le collet des plantes et le couvert végétal soient bien aérés. L’utilisation d’un paillage plastique permettra d’isoler en partie la végétation et notamment les fruits du sol, et donc contribuera à réduire les contaminations liées à ce Sclerotinia, mais aissi à Rhizoctonia solani. De plus, dans certains cas, il contribuera à piéger les ascospores libérées par les apothécies de S. sclerotiorum.

Des traitements fongicides préventifs pourront être réalisés dans le cas de très fortes pressions d’inoculum. Leur nombre fluctuera en fonction de la période de l’année, du type de culture (plein champ, sous abris, en sol, hors sol…) et de la zone de production. Les produits cités précédemment pourront être employés.  Rappelons qu'a
ctuellement aucun fongicide n'est homologué sur melon en France pour réaliser des traitements préventifs sur la végétation (e-phy).

Les autres maladies et déprédateurs devront être maîtrisés car ils sont à l’origine de blessures, de nécroses tissulaires propices à l’installation de ce champignon. En plein champ, une végétation abondante devra conduire à la vigilance, surtout en période de temps couvert et humide.

À notre connaissance, aucune résistance à ce champignons n’est signalée chez le melon.

Ajoutons que Coniothyrium minutans est maintenant homologué pour cet usage en France (e-phy).


Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 15/02/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)