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Méthodes de protection



Dans les pays fortement affectés par Phytophthora capsici, sa maîtrise est assez difficile. Elle passe nécessairement par l'utilisation du maximum de mesures et méthodes préconisées ci-après.

 

  • En cours de culture

Lorsque des symptômes de ce chromiste sont constatés, il convient dans un premier temps de mieux gérer l'irrigation, en particulier si elle a été excessive. Les plants atteints en pépinière seront éliminés et détruits. Au champ, si seulement quelques plantes réparties en foyer sont touchées, nous vous conseillons de les éliminer ou de les enfouir afin de limiter au maximum les contaminations secondaires vers les plantes saines environnantes. Dans le cas inverse, il conviendra de récolter rapidement les fruits situés dans la ou les zones touchées avant qu'ils ne soient infectés. Il convient de ne pas travailler dans des cultures humides, cette situation favorisant la dissémination de ce champignon.

De plus, il convient de prendre garde à ne pas transporter et utiliser dans d'autres parcelles saines tous matériels, outils présents dans la parcelle infectée sans les avoir au préalable lavés et désinfectés.

Il faut aussi vérifier la qualité de votre eau d'irrigation, votre source d'approvisionnement peut avoir été polluée.

Plusieurs fongicides sont utilisés dans le monde pour contrôler le développement de P. capsici, aussi bien en pépinière qu'au champ : notamment le mefenoxam, le dimethomorphe,... Il est conseillé d'alterner des produits disposant de modes d'action différents, car des souches résistantes à certains de ces fongicides ont déjà été signalées.

Rappelons que cet agent pathogène sévit plutôt rarement sur Cucurbitacées en France et qu'aucun fongicide n'est homologué pour cet usage (traitements généraux e-phy). En pépinière, un fongicide anti-fontes de semis peut être utilisé (e-phy).

 

  • Culture suivante 

Bien sur les mesure décrites précédemment seront mises en oeuvre lors de la prochaine culture.

Dans certains pays, les graines et les plants sont suspectés de pourvoir héberger, et disséminer P.  capsici. Il est recommandé de n'utiliser que des semences et des plants sains. Les graines ne doivent en aucun cas être collectées de fruits malades et/ou produits dans des parcelles infectées.

Les pépinières seront désinfectées (e-phy). Il en sera de même pour le substrat si vous avez des doutes, et pour le matériel et les outils ayant servi à produire les plants.

Au champ, certains auteurs conseillent de ne cultiver des Cucurbitacées que dans des sols indemnes de ce chromiste. Des rotations culturales d'au moins 5 années sont tout de même préconisées notamment avec des céréales et des graminées fourragères. Elles ne devront par faire intervenir le poivron, la tomate, l'aubergine et bien sur des Cucurbitacées, Les sols lourds et humides ne seront pas retenus ou bien ils seront drainés. Il conviendra de travailler le sol des parcelles infectées en dernier. Ensuite, le matériel aratoire sera lavé, voire désinfecté avant de passer à une autre parcelle.

Dans les parcelles fortement infestées, le sol pourra être désinfecté (e-phy). Il faudra détruire les mauvaises herbes. 

Ajoutons qu'il sera préférable de mettre en place les plants sur des buttes, et d'utiliser des plantes de couverture et un paillage du sol qui  limiteraient les contaminations et la dispersion de ce chromiste. De plus, on favorisera l'irrigation localisée, on évitera aussi d'arroser trop abondamment les plantes, et de constituer de flaques d'eau persistantes.

Une surveillance attentive des cultures permettra de détecter les premières plantes malades, de les éliminer dans la mesure du possible, et de déclencher s'il y a lieu la lutte chimique.

Il n'est pas rapporté de variétés résistantes parmi les espèces de Cucurbitacées sensibles à P. capsici.

* Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 04/12/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)