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Méthodes de protection

  • En cours de culture

 

Si des taches d’oïdium sont constatées sur les plantes, il convient de réagir rapidement et de mettre en place un certain nombre de mesures afin de réduire au maximum l’épidémie du ou des champignons pouvant sévir. Soulignons qu’il est toujours difficile de limiter le développement de cette maladie lorsqu’elle a commencé à se manifester plus ou moins dans une culture.

Il peut être préconisé d’éliminer rapidement les premières feuilles attaquées en prenant soin de les mettre directement dans un sac plastique afin d’éviter de disséminer des spores. Par la suite, elles seront sorties de la culture et détruites.

La lutte chimique reste actuellement la méthode la plus utilisée pour contrôler l’oïdium. Il convient de protéger rapidement les plantes avec un fongicides. Plusieurs matières actives ou associations* de ces dernières sont autorisées pour l’usage oïdium sur melon (e-phy).

* Les pulvérisations seront soignées et veilleront à bien couvrir les feuilles basses et la face inférieure du limbe. Elles seront renouvelées en alternant des matières actives possédant des modes d’action différents car des souches de ces champignons soit moins sensibles soit résistantes à plusieurs des fongicides homologuées ont été signalées. On ne réalisera pas les traitements lorsque la température est élevée car des risques de phytotoxicité existent avec certains de ces produits. On se méfiera également des répercussions que peuvent avoir certaines matières actives anti-oïdium à l’égard de quelques agents de lutte biologique utilisés dans les serres.

Nous vous conseillons également de suivre un certain nombre de mesures d’hygiène tout au long de la culture :
- limiter la présence de visiteurs dans la serre afin de réduire les risques de dissémination ;
- enlever délicatement les vieilles feuilles ou les feuilles fortement oïdiées (afin d’éviter au maximum la dispersion des spores) ; cela permettra d’éliminer une grande partie de l’inoculum secondaire et favorisera l’aération et l’ensoleillement des parties basses des plantes ;
- contrôler le climat des abris afin de réduire l’hygrométrie relative et favoriser la circulation d’air. Il faudra éviter les condensations d’eau sur le feuillage. De plus, rappelons que le développement des oïdiums des Cucurbitacées semble plutôt limité par des températures supérieures à 35°C. Aussi on pourra avoir intérêt à utiliser cette sensibilité aux fortes chaleurs pour réduire son incidence dans les abris, surtout que ces plantes supportent assez bien des températures de 37°C – 38°C quelques heures par jour, en particulier le melon. On se méfiera tout de même de ne pas favoriser ainsi la prolifération des acariens ;
- gérer la fertilisation afin de ne pas obtenir des plantes à la croissance trop excessive et des feuilles aux tissus trop succulents ;
- éliminer les adventices à proximité des cultures et éviter la présence d’amas de déchets dans son environnement.

Rappelons que la pulvérisation ou la brumisation d’eau sur les plantes est une méthode connue depuis très longtemps pour contrôler les oïdiums des cultures. Elle devra être pratiquée le matin afin que les plantes aient le temps de ressuyer et de sécher rapidement afin de ne pas favoriser d’autres agents pathogènes.

Les débris végétaux seront éliminés assez rapidement des cultures, à la fois en cours de culture (à la suite des différentes opérations culturales) et en fin de culture, après l’arrachage des plantes. Ils seront impérativement détruits.

  • Culture suivante

 

Tout d’abord, rappelons qu’il sera judicieux de mettre en œuvre toutes les méthodes de protection préconisées précédemment.

En premier lieu, soulignons qu’il est toujours très important de réaliser un vide sanitaire entre deux cultures sensibles à l’oïdium, en particulier en serre. En effet, la période de deux à trois semaines durant laquelle la serre sera laissée vide permettra :
- d’empêcher le ou les champignons responsables de l’oïdium de se conserver dans l’environnement de l’abri et donc de contaminer les nouvelles plantations (les conidies d’oïdium ont une durée de vie limitée en absence d’un hôte sensible) ;
- de nettoyer et désinfecter à fond l’abri et le matériel utilisé dans ce dernier (e-phy).

On essaiera de ne pas mettre en place une nouvelle culture à proximité de cultures sensibles, souvent déjà affectées. Les abords des cultures et des serres devront être débarrassés des mauvaises herbes et des amas de cultures potentiellement sources d’inoculum.

On choisira des densités de plantation évitant la constitution d’un couvert végétal trop dense, favorisant l'ombrage et réduisant l’aération. L’arrosage et la fumure azotée ne devront pas être excessifs.

On devra être attentif à la qualité des plants ; en effet, il n'est pas rare de constater que certains plants commercialisés sont déjà contaminés lorsqu'ils arrivent chez les producteurs. Il convient de les contrôler à leur arrivée et d'effectuer un traitement si leur qualité est douteuse (e-phy). Signalons qu'un certain nombre de porte-greffes sont très sensible à l'oïdium, alors méfiance.

Des variétés tolérantes de melon sont disponibles. 

Des traitements anti-oïdium préventifs pourront être réalisés avec différentes matières actives (e-phy) et en suivant les conseils préconisés précédemment.

Plusieurs champignons antagonistes de ces oïdiums ont été signalés dans la littérature : Acremonium alternatum, Ampelomyces quisqualis, Aureobasidium pullulans, Brevibacillus brevis, Bacillus brevis, Lecanicillium spp., Cryptococcus laurentii, Enterobacter cloacae, Lecanicillium longisporum, Paecilomyces fumosoroseus, Pseudozyma flocculosa (syn : Sporothrix flocculosa), Rhodotorula glutinis, Saccharomyces cerevisiae, Stephanoascus sp., Tilletiopsis minor, Verticillium lecanii
En France, aucun d'entre eux n’est actuellement utilisé en pratique de façon déclarée pour contrôler biologiquement le développement des deux champignons responsables de l’oïdium. Certaines des diverses préparations proposées aux professionnels pour « stimuler la croissance des plantes et parfois les protéger » doivent probablement en héberger un à plusieurs d’entre eux.

Rappelons que de nombreux extraits de plantes ont aussi été expérimentés pour contrôler in vitro ou sur le terrain G. cichoracearum ou P. fulinigea. Nous en citons un certain nombre à titre d’exemples : Achyranthes japonica, Cassia spp., Corydalis chaerophylla, Dalbergia hupeana, Euphorbia humifusa, Fallopia sachalinensis, Inula viscosa, Quillaja saponaria, Reynoutria sachalinensis, Rheum spp., Robinia pseudoacacia, Rumex crispus, Styphnolobium japonicum, Verbascum eremobium

Pour information, divers produits et préparations ont été évalués en pulvérisations foliaires à l’égard de l’oïdium, ceci avec plus ou moins de succès : certains argiles, la silice, le bicarbonate de potassium, l’iodure de potassium, le phosphate monopotassique , des alginates, l’acibenzolar-S-methyl , l’O3 et le dioxyde de sulfure, le lait et des préparations à bases de lait, des enzymes (lactopéroxydase)…


Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 15/02/2013
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • V Mayet (INRA)