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Biologie, épidémiologie


- Conservation, sources d'inoculum

Sclerotinia sclerotiorum et Sclerotinia minor disposent de potentialités saprophytiques non négligeables. Ils peuvent se maintenir dans le sol plusieurs années (8 à 10 ans) grâce aux sclérotes (figures 1 à 4) qu'ils produisent sur les organes affectés et/ou au mycélium présent dans les débris végétaux abandonnés sur les parcelles. De plus, ce sont des champignons très polyphages que l'on peut trouver sur de nombreuses plantes hôtes.

Sclerotinia sclerotiorum est plus polyphage puisqu'on le signale sur plus de 400 plantes différentes, cultivées ou adventices. Il infecte de nombreuses cultures légumières entrant en rotation avec les salades, comme le haricot, la tomate, la poivron, plusieurs cucurbitacées...

Sclerotinia minor s'attaque à moins d'hôtes ; il est tout de même rapporté sur plus de 90 espèces végétales. Dans son cas, le niveau des attaques est étroitement corrélé avec le nombre de sclérotes présents dans le sol.

Ces nombreux hôtes sont capables de les multiplier et de servir de sources d'inoculum lorsqu'ils sont incorporés, après récolte, dans le sol avec les sclérotes de ces 2 champignons.

Les contaminations de Sclerotinia minor s'effectuent essentiellement par l'intermédiaire du mycélium issu des sclérotes se trouvant à proximité des feuilles basses des salades. Ces sclérotes doivent avoir séché durant un certain temps avant de pouvoir germer.

Les contaminations des salades par Sclerotinia sclerotiorum peuvent se produire de la même façon. Par contre, ce champignon forme des apothécies sur ses sclérotes. Ces organes assurent sa reproduction sexuée et engendrent de nombreux asques contenant les ascospores. Ainsi, des millions d'ascospores sont libérés dans l'air durant une période de 2 à 3 semaines ; elles sont à l'origine de contaminations aériennes. Leur germination sur les feuilles ne peut se réaliser qu'en présence d'eau libre, issue d'une pluie, d'une irrigation par aspersion ou bien d'une rosée.


- Pénétration et invasion

Quelle que soit la nature de l'inoculum (mycélium, ascospores), ces 2 champignons pénètrent aisément les tissus sénescents ou morts des salades et les envahissent rapidement. Ils progressent vers les tissus sains, qu'ils font pourrir grâce à de nombreuses enzymes lytiques. Par exemple Sclerotinia sclerotiorum produit des endo et exopectinases, des hémicellulases et des protéases. Il synthétise également de l'acide oxalique qui influence à la fois l'expression de son pouvoir pathogène et la réceptivité de son hôte.

Lorsque l'humidité ambiante le permet, ces deux Sclerotinia spp. produisent sur les tissus altérés du mycélium blanc plus ou moins dense et des sclérotes. Il a été observé que Sclerotinia minor pouvait produire jusqu'à 12287 sclérotes par plante, alors que Sclerotinia sclerotiorum n'en formait que 63 dans les mêmes conditions. Lorsque les résidus de culture sont disqués et donc incorporés au sol, on en retrouve 70 % dans les 8 premiers centimètres.


- Sporulation et dissémination

Les sclérotes assurent parfois la transmission de ces champignons à d'autres parcelles, par exemple lorsqu'ils sont transportés par l'intermédiaire de la terre présente sur les outils aratoires ou sur des plants. Comme nous l'avons signalé précédemment, contrairement à Sclerotinia minor (espèce hétérothallique), Sclerotinia sclerotiorum (espèce homothallique) génère plus facilement des apothécies (figure 5), surtout lorsque les températures sont peu élevées comprises entre 8 et 16°C. Les ascospores produites, plusieurs milliers par apothécie, sont à l'origine de la dissémination de la maladie par le vent, parfois sur plusieurs centaines de mètres.


- Conditions favorables à son développement

Ces deux Sclerotinia spp. sont capables de se développer à des températures comprises entre 4 et 30°C. Leurs optima thermiques se situent légèrement en dessous de 20°C. Ils sont favorisés par les périodes humides et pluvieuses et affectionnent particulièrement les salades ayant atteint un développement avancé.

Les sols légers et riches en humus sont plus propices au développement de Sclerotinia sclerotiorum. Ce dernier est sensible au gaz carbonique ; cette propriété est à l'origine de sa localisation dans les tous premiers centimètres du sol. Les conditions de température et d'humidité du sol influencent également la survie des sclérotes de ces champignons. Les apothécies se forment elles aussi à la suite de pluies, d'orage, d'irrigation augmentant l'humidité du sol.

Dernière modification : 07/06/2013
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1
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Figure 2
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Figure 3
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Figure 4
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Figure 5
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Figure 6