Principaux symptômes
Dans les pépinières, les jeunes plants présentent des lésions chancreuses humides sur la tige, débutant soit à partir des cotylédons sénescents ou de la première feuille colonisée, soit au niveau du collet. Une pourriture brun clair se met en place par la suite, aboutissant inexorablement à la mort des plantules. Celle-ci se couvre souvent d'un dense mycélium blanc et de structures noires : des sclérotes. Quelques lésions peuvent évoluer après plantation si elles n'ont pas été détectées au moment du prélèvement et du triage des plants.
Sur les plantes plus âgées, ces deux champignons se comportent aussi en colonisateurs des blessures et des bases nutritives que représentent les tissus sénescents (pièces florales, folioles). Ils s'attaquent aussi très facilement aux portions d'organes entrant en contact avec le sol. Ainsi, des lésions humides et chancreuses peuvent être observées sur les tiges, au collet (figure de 1 à 3) ou en hauteur. Dans ce dernier cas, elles sont souvent localisées près des plaies d'ébourgeonnage et d'effeuillage sur les tomates tuteurées, notamment cultivées sous abris. Ces altérations évoluent progressivement et finissent par ceinturer la tige, qui prend une teinte beigeâtre à blanchâtre en se nécrosant (figures de 4 à 6). Celle-ci peut avoir été colonisée après l'installation du champignon sur un reste de pièce florale tombée directement sur elle ou sur une foliole à proximité.
Du mycélium plus ou moins cotonneux et blanc se forme sur les tissus affectés. On observe, sur la tige mais aussi dans la moelle qui est entièrement décomposée et évidée, des sclérotes qui permettent de différencier ces deux Sclerotinia spp. :
- quelques gros sclérotes noirs, plutôt allongés, mesurant 2-20 mm x 3-7 mm pour S. sclerotiorum ;
- des petits sclérotes noirs, irréguliers, plutôt circulaires, de 0,5-2 mm de diamètre pour S. minor.
Les folioles comme les fruits (figure 7) sont aussi atteints par une pourriture humide et molle à l'origine de la désagrégation des premières et de la liquéfaction des seconds. Ainsi, les jeunes fruits verts subissent de larges altérations humides et sombres plus ou moins festonnées.
La téléomorphe de ces champignons est parfois visible à la surface du sol, essentiellement dans le cas de S. sclerotiorum. Ainsi, des petites « trompettes », des apothécies (figure 8), se forment sur les plus gros sclérotes. Elles produisent des ascospores, à l'origine de contaminations aériennes.