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Principaux symptômes

Colletotrichum coccodes semble capable de s'attaquer à la quasi-totalité des organes de la tomate : les racines, les feuilles, la tige et les fruits. C'est sur les fruits et les racines que ses symptômes sont fréquemment observés.

Sur les fruits, les symptômes d'anthracnose apparaissent à maturité sous la forme de minuscules lésions brun clair, qui évoluent progressivement en petites taches circulaires, humides et ternes. Au fur et à mesure de leur extension, elles deviennent concaves et leur centre brunit progressivement (figures 1 à 3). La chair sous-jacente est plutôt décolorée et de texture granuleuse. Des anneaux concentriques sont parfois visibles, ainsi que des structures brun foncé à noires : les microsclérotes de C. coccodes. On peut y observer aussi des acervules dans lesquelles se dressent des soies noires (setae). Ces acervules produisent, en périodes d'humidité, des masses de spores muqueuses de couleur saumon bien visibles à la surface des lésions qui restent lisses et intactes. Bien souvent, de nombreuses taches se développent en même temps sur le même fruit. En confluant, elles finissent par couvrir de larges portions et donnent lieu à une pourriture.

Sur les racines, ce champignon est responsable notamment de lésions brunes. Les radicelles sont peu nombreuses, voire inexistantes, car une pourriture brune corticale les a détruites. Le cortex des racines principales présente des lésions brun foncé, plus ou moins subérisées (figures 4 à 6). Une pourriture de la base de la tige a parfois été signalée. Le cortex décomposé se détache par endroits du cylindre central. En culture hors sol, les racines attaquées sont peu développées, décolorées et partiellement décomposées (figure 7). Des pourritures racinaires et des flétrissements foliaires sont aussi attribués à ce champignon.

En plus des associations précédemment citées, C. coccodes est retrouvé avec Thanatephorus cucumeris(ex  R. solani) aux États-Unis sur des chancres au colletsurvenant dans des cultures de tomate d'industrie. Sur la tige, il semble qu'il se comporte surtout comme envahisseur secondaire car son développement y est plutôt limité. Sur les racines, l'association de ces deux champignons conduirait à des attaques plus sévères.

Sur pomme de terre, son inoculation avec Verticillium dahliae conduirait à des flétrissements beaucoup plus marqués que ceux observés lorsque les plantes sont inoculées par un seul de ces agents pathogènes. Il fait également partie du complexe de micro-organismes à l'origine de la pourriture brune des racines (brown root rot complex), intégrant également Fusarium oxysporum f. sp. radicis-lycopersici, F. solani, P. lycopersici, Pythium debaryanum et T. cucumeris.

Signalons que dans certains sols fortement contaminés, C. coccodes serait capable de détruire les graines en cours de germination et les plantules de tomate. Cette situation est certainement très rare maintenant. De plus, il serait capable de produire des petites taches brunes sur feuilles, circulaires et entourées d'un halo jaune.

Dernière modification : 30/04/2014
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
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Figure 1
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Figure 2
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Figure 3
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Figure 4
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Figure 5
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Figure 6
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Figure 7