Hoplocampes
(Hoplocampa flava, Hoplocampa minuta)
Généralités
Les hoplocampes des prunes sont de « fausses petites guêpes ». Plus précisément, il s’agit d’hyménoptères phytophages. Ils sont également connus sous le nom de ver du cordonnier. La perforation de la larve sur le fruit, parfaitement circulaire comme causée par un poinçon de cordonnier, est en effet très caractéristique de ce ravageur.
- Organes attaqués
Racines | Tronc | Branches | Bourgeons | Fleurs | Fruits | Feuilles |
- Incidence du ravageur
Bassin Grand Sud Ouest | Bassin Alsace-Lorraine | |||
Prune d'Ente | Prune domestique | Prune américano-japonaise | Mirabelle | Quetsche |
peu fréquent |
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Symptômes
Les fruits attaqués présentent une perforation parfaitement circulaire de 1 à 2 mm de diamètre. Les fruits perforés tombent au sol.
L'intérieur de ces fruits présente une galerie : l'amande du jeune noyau a été dévorée. Si la larve est encore présente, elle dégage une odeur caractéristique de punaise lorsqu'on l'écrase entre les doigts. C’est un signe distinctif en cas de doute.
Biologie, épidémiologie
Dans la zone de production du prunier d'Ente, le vol a lieu de la fin du mois de mars jusqu’au début du mois d’avril. Durant cette période, les adultes s’accouplent. La femelle perfore le calice de la fleur épanouie, généralement en face du point d’insertion d’un pétale. Elle y dépose un oeuf. Durant ses 8 à 15 jours de vie, une femelle pondra de 40 à 70 oeufs.
Durant son incubation de 10 à 14 jours, l’oeuf augmente de volume pour donner naissance à une « fausse chenille ». Cette larve est blanche à vert jaunâtre. Elle est cylindrique et mesure de 9 à 11mm de long. Elle comporte trois paires de pattes thoraciques et 7 paires de pattes abdominales. Elle quitte le calice pour pénétrer dans la partie supérieure du jeune fruit où elle va se nourrir de l’amande. Lorsque l’amande aura été totalement consommée, la larve migre vers un autre jeune fruit situé à proximité et causera les mêmes dégâts. 4 à 5 fruits pourront être prospectés durant le développement de la larve.
Les fruits endommagés tombent successivement au sol avec ou sans présence de larve. Lors de son complet développement, la larve de dernier stade quitte son fruit et va s’enfoncer dans les premiers centimètres du sol (10 cm environ) où elle va tisser un cocon composé de particules de terres agglomérées. Elle y passera l'hiver.
La nymphose a lieu au printemps, à partir de la fin du mois de mars. Si l’activité ou le vol maximal des adultes a lieu à une période légèrement décalée de la floraison, alors aucun dégât notable ne sera observé. Ceci explique, en grande partie, l’irrégularité des dégâts observés en verger d’une année à l’autre. De même, une température inférieure à 10°C ou un vent important durant le vol diminueront l’importance des dégâts, par suite de l’interruption des accouplements et des pontes.
Bien que l’on ne compte qu’une seule génération par an, la diapause dans le sol peut durer d'un à deux ans. Lorsqu'un verger présente des dégâts d'hoplocampes une année, il est fortement conseillé de le protéger les 2 années suivantes.
Méthodes de protection
- Mesures prophylactiques
- Il n'existe pas de mesure prophylactique contre les hoplocampes.
- Pour surveiller la présence et le vol de ces ravageurs, 1 à 2 pièges blancs englués pourront être mis en place sur la parcelle avant le stade bouton blanc. (Le blanc est la couleur la plus attractive pour les hoplocampes). Les pièges seront de préférence installés dans la zone la plus infestée l'année précédente.
- Protection du verger
- En cas de présence avérée du ravageur (80 à 100 individus piégés), la période clé pour intervenir se situe en fin de chute des pétales.
- Bien que cette technique n'ait pas été testée en prunier d'Ente, des essais menés sur pomme à cidre montrent que le piégeage massif a permis de réduire notablement les dégâts d'hoplocampes sur parcelles peu infestées. Suivant les vergers, de 60 à 150 assiettes blanches par hectare ont été accrochées sur tronc ou branche, puis engluées. Ces pièges ont été préférentiellement exposés au sud.
Pour en savoir plus : L'hoplocampe, un ravageur en progression dans les vergers cidricoles (Cahier technique de l'IFPC, avril 2014, n°35)