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Jaunisse des fruits

Enroulement Chlorotique de l'Abricotier (ECA)

(Candidatus phytoplasma prunorum)

 

Généralités

L'Enroulement Chlorotique de l'Abricotier (ECA), et plus largement les jaunisses des fruits à noyaux, sont des maladies causées par un phytoplasme : Candidatus phytoplasma prunorum. Alors que les symptômes d'ECA sont quasiment inexistants dans le verger de prunier d'Ente, les variétés de prunes américano-japonaises sont extrêmement sensibles à cette maladie.

 

L'ECA provoque un dépérissement rapide des vergers contaminés et a donc des conséquences économiques importantes. C'est un organisme de quarantaine en Europe.

 

  • Organes attaqués
Racines Tronc Branches Bourgeons Fleurs Fruits Feuilles

 

  • Incidence de la maladie 
Bassin Grand Sud Ouest Bassin Alsace-Lorraine
Prune d'Ente Prune domestique Prune américano-japonaise Mirabelle Quetsche
rare        

 

  • Symptômes

Les symptômes peuvent être plus ou moins visibles suivant la variété ou le porte-greffe considéré.

 

Sur rameaux

Un premier signe de l'ECA est le débourrement précoce de bourgeons. Des branches, ou parfois l'arbre entier, peuvent se couvrir de feuilles prématurément. Ces feuilles "précoces" sont chlorotiques (décoloration jaune) et de taille plus réduite que la normale. Les rameaux/arbres atteints, sortis de dormance trop tôts, sont ainsi plus sensibles au gel.

 

Sur feuilles

Les feuilles atteintes sont enroulées, plus étroites que la normale. Leur coloration, d'abord jaune, peut évoluer vers un rougissement du limbe.

 

Sur fruits

Les rameaux atteints portent moins de fruits que les branches saines. Les fruits sont souvent plus petits, plus acides et chutent prématurément avant d'atteindre leur pleine maturité.

 

Rapidement, en raison de tous les symptômes ci-dessus, tous les tissus de l'arbre vont dépérir.

 

Biologie, épidémiologie

Les jaunisses des fruits à noyaux et l'Enroulement Chlorotique de l'Abricotier sont causés par Candidatus phytoplasma prunorum. Les phytoplasmes sont des microorganismes capables de vivre et de se multiplier dans les tissus végétaux. Contrairement aux bactéries, les phytoplasmes sont dépourvus de parois et sans forme propre.

 

Les phytoplasmes peuvent être transmis par la multiplication de matériel végétal contaminé (porte-greffe ou greffon).

 

Une seconde voie non négligeable de propagation de la maladie est la transmission par des insectes piqueurs-suceurs. Un psylle, Cacopsylla pruni, est le principal vecteur identifié de Candidatus phytoplasma prunorum. Le phytoplasme a la particularité de pouvoir survivre dans l'insecte vecteur, sans en affecter le développement. Une fois le psylle porteur de la maladie, il le restera toute sa vie : le mode de transmission par Cacopsylla pruni est donc dit "persistant". Une seule piqûre sur un végétal sain pourra suffire à le contaminer.

 

La difficulté à comprendre et à contrôler les maladies à phytoplasmes provient notamment de la multiplicité des hôtes pouvant héberger le phytoplasme (dans le cas de l'ECA, les prunus cultivés ou sauvages et certaines adventices comme le liseron) et son vecteur. La lutte contre la maladie passe par une bonne compréhension de la biologie de son vecteur. La bibliographie indique que Cacopsylla pruni n'a qu'une seule génération par an. Les psylles adultes passent l'hiver sur conifères, vraisemblablement dans des massifs de moyenne montagne. Au printemps, pour se reproduire, ils migrent sur prunus cultivés (abricots, pruniers...) ou sauvages (par exemple, massifs de pruneliers largement répandus dans les campagnes). Les différents stades larvaires se nourrissent et se développent sur leur hôte prunus. Lorsque le stade adulte est atteint, les psylles migrent de nouveau sur conifères pour hiverner.

 

Méthodes de protection

 

  • Mesures prophylactiques

- utiliser du matériel végétal certifié.

- une fois l'arbre atteint, il représente un réservoir de maladie pour le reste du verger. Il faut le détruire intégralement (y compris son appareil racinaire pour empêcher toute repousse).

 

  • Protection du verger

- Comme pour les maladies à virus, il n’existe aucun moyen curatif contre les maladies à phytoplasmes.

- le verger devra être protégé de manière préventive contre Cacopsylla pruni, psylle vecteur de la maladie, notamment au printemps lors de la migration des adultes.

Dernière modification : 24/04/2017
Enroulement Chlorotique de l'Abricotier
Figure 1
Enroulement Chlorotique de l'Abricotier
Figure 2
Enroulement Chlorotique de l'Abricotier
Figure 3
Enroulement Chlorotique de l'Abricotier
Figure 4