Optimisation de l’efficacité des traitements
L’efficacité d’un traitement dépend de différents paramètres qu’il faut intégrer pour optimiser l’intervention :
- le stade biologique du bio-agresseur (ravageur, maladie ou adventice). Les bio-agresseurs sont plus ou moins sensibles aux traitements selon leur stade de développement. C’est souvent l’âge et l’état des cuticules (couche externe qui recouvre et protège les adventices et les ravageurs) qui expliquent les niveaux d’efficacité. Par ailleurs, pour certaines substances actives (modes d’action spécifiques), le stade biologique du bio-agresseur conditionne totalement l’efficacité (ex. un insecticide ovicide doit être positionné juste avant le dépôt des œufs ciblés) ;
- les conditions climatiques avant et après le traitement :
- l’hygrométrie et la température conditionnent l’état des cuticules des ravageurs et l’état d’ouverture des stomates (petits orifices dans l’épiderme du végétal) et donc la pénétration du produit dans la cible (porosité de la cuticule au milieu aqueux pour les ravageurs, pénétration des produits systémiques dans le végétal) et une part de l’efficacité de la substance active. En outre, en plein soleil avec une température élevée et une faible hygrométrie, la vaporisation rapide du produit peut réduire son efficacité. Les températures optimales pour réaliser un traitement sont situées entre 15 et 22 °C, les températures extrêmes sont donc à éviter. L’humidité relative de l’air est optimale au-delà de 75 %, ce qui correspond en général au début de la matinée ou à la fin de la journée,
- le vent entraîne un phénomène de dérive des produits. Il doit être faible lors d’un traitement avec une limite réglementaire à ne pas dépasser (vitesse inférieure à 19 km/h),
- la pluie entraîne le lessivage des produits. Les traitements ne doivent pas être effectués en cas de prévision de pluie importante à court terme. De plus, les traitements doivent être effectués sur feuillage sec (sauf exception). Cependant, pour certains bio-agresseurs, il peut être nécessaire d’appliquer un traitement préventif pour protéger le végétal juste avant un épisode pluvieux pouvant occasionner de graves risques de contamination (ex. cloque, tavelure…), notamment lorsque les traitements curatifs sont moins efficaces ou plus susceptibles d’induire des mécanismes de résistance aux produits phytopharmaceutiques. Dans ce cas, il est conseillé de choisir des spécialités commerciales ayant une meilleure tenue au lessivage quand elles existent ;
- l’ajout d’adjuvant(s) dans la bouillie avec le(s) produit(s) phytopharmaceutique(s) peut améliorer l’efficacité du(es) produit(s) phytopharmaceutique(s). Toutefois, ces adjuvants doivent être autorisés et avoir démontré une efficacité.