Virus de la mosaïque du concombre
Biologie, épidémiologie
Le CMV est transmis par les pucerons selon le mode non persistant (voir ce lien). Les premières contaminations des cultures par le virus se produisent souvent lors de l'arrivée des premiers vols de pucerons. Plus de 90 espèces de pucerons sont susceptibles d'acquérir puis de transmettre le CMV. Leurs potentialités de vection sont différentes ; les meilleurs vecteurs semblent être Myzus persicae, Aphis gossypii, Aphis craccivora, Aphis fabae et Acyrthosiphon pisum (Aphididae). Ajoutons que certaines espèces ne sont capables de transmettre qu'un certain nombre de souches.
Le développement des épidémies du CMV est lié aux conditions climatiques. Si l'hiver est rigoureux, une majorité de plantes réservoirs et de pucerons seront détruits et l'inoculum présent en début de culture sera réduit. D'autres facteurs jouent un rôle essentiel sur la biologie des pucerons, sur la dissémination du virus et le développement des épidémies : le vent sur la dispersion des pucerons ; la température sur la croissance des plantes, la multiplication du virus et le développement des colonies de pucerons et l'environnement de la culture. La proximité d'autres cultures sensibles et de plantes adventices contaminées favorisent les contaminations. En effet, le CMV peut infecter plus de 700 espèces différentes représentant 92 familles botaniques, appartenant aux monocotylédones comme aux dicotylédones. Les cultures maraîchères et ornementales (vivaces et pérennes) sont particulièrement affectées. Parmi les plantes spontanées, des espèces aussi communes que le pourpier (figure 1), la morelle noire (figure 2), le séneçon, le laiteron, des laitues sauvages, les lamiers, la véronique, la garance, la mercuriale (Les adventices des cultures)... sont infectées. Convolvulus arvensis, Malva sylvestris et Sonchus tenerimus jouent un role épidémique important car ce sont des plantes pérennes associées fréquemment aux cultures maraîchères de plein champ.
Chez la quasi-totalité des espèces cultivées, le CMV n'est pas transmis par la graine. Il l'est toutefois chez de nombreuses plantes appartenant à des familles botaniques différentes (fabacées, caryophyllacées) et, en particulier, chez plusieurs mauvaises herbes (comme par exemple Stellaria media). Il a été démontré pour des souches nécrogènes et associées à un ARN satellite que ce virus pourrait être transmis mécaniquement au cours des opérations culturales.