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Alternaria alternata (Fr.) Keissl., (1912) f. sp. cucurbitae Vakal., (1990)

Alternariose des taches foliaires



- classification : Fungi, Ascomycota, Dothideomycetes, Pleosporomycetidae, Pleosporales, Pleosporaceae
- téléomorphe : Lewia
- dénomination anglaise : Alternaria leaf spot

Cette alternariose est provoquée par une forme spécialisée du champignon Alternaria alternata qui semble s'attaquer spécifiquement à quelques Cucurbitacées. Cette maladie a parfois été dévastatrice dans plusieurs pays du monde. Par exemple, des attaques sur concombre, melon et  pastèque sont signalées dans des serres en Hongrie à l'automne 2001 et au printemps 2002. Des pertes sévères sont mentionnées sur concombre, et à un moindre degré sur melon, en 1979-80 en Crête. Aux États-Unis (dans le Maryland) en juillet 2006, la surface foliaire affectée par les lésions occasionnées par cet alternariose fluctuaient entre 3 et 20% en fonction des cultivars de melon.

Cette maladie est aussi rapportée sur margose (Momordica charantia), luffa (Luffa cylindrica [L. aegyptiaca]) à Taïwan. Elle est particulièrement grave sur concombre, causant de sévères pertes dans la plupart des cultures en Islande.


Principaux symptômes

Les symptômes occasionnés par A. alternata f. sp. cucurbitae semblent se manifester essentiellement sur les cotylédons des plantules et sur les feuilles situées sur les parties centrales et supérieures des plantes. Des taches devenant rapidement nécrotiques apparaissent sur le limbe, en particulier à la périphérie de ce dernier. Celles-ci sont plus ou moins brunes, plus sombres en périphérie, entourées par un halo chlorotique, et se fendent parfois en fin d'évolution. Ces taches peuvent s'étendre et coalescer pour former des plages circulaires à irrégulières atteignant parfois jusqu'à plus de 5 cm de diamètre. Les feuilles gravement infectées jaunissent et meurent prématurément.
Ajoutons que les plantes particulièrement malades ont des fruits moins nombreux et plus petits.

A. alternata f. sp. cucurbitae sporule plutôt fréquemment sur les tissus altérés sous la forme d'un duvet conidien brun noir plus ou moins dense. De plus, comme d'autres Alternaria, c'est un envahisseur commun et opportuniste des tissus sénescents et blessés qui est aussi fréquemment retrouvé sur les fruits mûrs plus ou moins lésés.


Biologie, épidémiologie

 

  • Conservation, sources d'inoculum

A. alternata f. sp. cucurbitae dispose certainement de potentialités saprophytiques lui permettant de se maintenir aisément sur et dans le sol, et sur les débris végétaux de toute sorte (folioles, tiges, pièces florales sénescentes), issus des cultures de Cucurbitacées, mais probablement de nombreux hôtes alternatifs, cultivés ou non. Il peut aussi polluer les graines qui assureront sa conservation et sa dissémination.

  • Pénétration, invasion

Les conidies présentes sur les feuilles germent et émettent un à plusieurs filaments mycéliens qui peuvent pénétrer directement à travers la cuticule ou par l'intermédiaire de diverses blessures présentes sur les différents organes des Cucurbitacées. Le mycélium envahit les tissus et des lésions peuvent déjà être observées après 4 à 5 jours d'incubation si les conditions climatiques sont favorables au développement du champignon.

  • Sporulation et dissémination

Comme nous l'avons déjà évoqué précédemment, cet Alternaria sporule aisément sur les tissus altérés, il y produit des conidiophores portant des conidies qui seront dispersées par le vent et les courants d'air, mais aussi les éclaboussures d'eau. Ces conidies assureront les contaminations secondaires.

Rappelons que les graines peuvent être aussi à l'origine de la dissémination de l'alternariose.

  • Conditions favorables à son développement

Ce champignon apprécie particulièrement l'humidité. Les périodes pluvieuses, la présence d'eau sur le couvert végétal favorisent son développement. La température optimale pour la germination de ses conidies et pour la croissance de son mycélium est proche de 26°C. Les conidies sont susceptibles de germer dans l'eau en 2 heures et à des températures comprises entre 10 et 37°C.
Les plantes peu vigoureuses, chargées en fruits sont plus sensibles.


Méthodes de protection


Nous vous conseillons de vous reporter au paragraphe "Méthodes de protection" de la fiche A. cucumerina car les méthodes de lutte à mettre en oeuvre pour contrôler A. alternata f. sp. cucurbitae sont identiques à quelques exceptions près.

Ajoutons que quelques variétés de concombre seraient résistantes à ce champignon. De plus, des études in vitro ont montré le potentiel antagoniste de Streptomyces lydicus vis-à-vis d'A. alternata f. sp. cucurbitae.


Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l'agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 04/12/2023
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)