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Columnea latent viroid (CLVd)

Viroïde latent du Columnea 

- classification : Pospiviroid, Pospiviroidae

Symptômes

Les plantes atteintes prennent un aspect rabougri et présentent des feuilles chlorotiques et déformées (épinastie), avec éventuellement des nécroses nervaires.


Mode de transmission

Il n'existe que peu d'informations sur le ou les mécanismes de transmission du CLVd chez la tomate, mais ce viroïde semble transmissible par la graine chez cette espèce. Comme pour les autres Pospiviroid, la transmission mécanique de plante à plante lors des pratiques culturales est cependant très probable.


Autres caractéristiques

Le CLVd a été initialement décrit comme un viroïde infectant de façon habituellement latente diverses espèces ornementales (Brunfelsia undulata, Columnea erythrophae, Nematanthus wettsteinii). Il a plus récemment été observé plusieurs fois en infection naturelle sur la tomate aux Pays-Bas. Les hôtes ornementaux asymptomatiques pourraient éventuellement jouer le rôle de réservoir.


Méthodes de protection envisageables

Les méthodes de protection mises en place pour contrôler les épidémies liées aux viroïdes affectant la tomate varient en fonction de leur nature et donc de leurs propriétés biologiques. On peut les subdiviser en 3 catégories :

- les mesures généralistes, applicables à toutes les maladies à viroïdes, qui consistent à éliminer les plantes infectées, et à mettre en oeuvre des mesures prophylactiques destinées à éradiquer l'épidémie, à empêcher sa propagation dans la parcelle et/ou sa dissémination vers de nouvelles cultures. Nous vous conseillons de consulter les méthodes de protection décrite pour le Virus de la mosaïque de la tomate(ToMV), où bon nombre de ces mesures sont décrites. Il est à remarquer que pour plusieurs viroïdes (PSTVd, CEVd, TASVd, CSVd), des travaux récents ont permis de mettre en évidence l'existence d'infections essentiellement asymptomatiques dans des espèces ornementales, qui pourraient éventuellement jouer un rôle de réservoir pour la transmission aux cultures de tomate. Il convient donc d'être vigilant quant à la présence éventuelle de telles cultures avoisinantes ;

- les mesures spécifiques aux viroïdes potentiellement transmissibles par les semences, comme c'est le cas en particulier du TASVd, et sans doute du CLVd. Il convient d'être particulièrement vigilant sur la qualité des semences dans les zones de production où ces viroïdes a été signalés, surtout si celles-ci sont situées en milieu tropical. En fonction de l'évolution de l'incidence de la maladie, il sera certainement nécessaire de mettre au point et d'appliquer une méthode de détection permettant de contrôler la qualité des semences ;

- les mesures utilisées pour les viroïdes propagés par voie végétative, essentiellement le PSTVd. Pour ce viroïde, le cycle épidémique ne peut être prévenu que par l'utilisation de semences indemnes, ce qui nécessite généralement la mise en place d'un système de certification des plants de pomme de terre , et ne peut être rompu que par des procédures d'éradication lourdes. La production de tomate n'est pour le moment qu'indirectement concernée. On veillera tout de même à ne pas cultiver des pommes de terre à proximité de parcelles de tomate, voire, si on le peut, à ne pas assurer ces deux cultures sur la même exploitation.

De façon générale, les efforts des obtenteurs pour identifier des sources de résistance aux viroïdes ont jusqu'à présent été très limités. Par contre, des criblages intensifs (au moins pour le PSTVd) des ressources génétiques n'ont pas permis de mettre en évidence de telles résistances.

En revanche, grâce aux avancées récentes des biotechnologies végétales des plantes transgéniques présentant des sensibilités moindres ont été obtenues, voire, semble-t-il, des résistances au PSTVd, viroïde modèle sur lequel ont été conduites ces études.

Les deux approches qui semblent les plus prometteuses semblent la construction de plantes exprimant des séquences de viroïde en orientation antisens, ou des plantes exprimant une RNAse de levure spécifique des ARN double brin, la nucléase Pac1. Ces plantes n'en sont encore qu'au stade expérimental, mais les premières données obtenues démontrent la faisabilité de ces nouvelles approches pour lutter contre les viroïdes. Il reste cependant à tenir compte de l'acceptabilité de telles plantes transgéniques résistantes par le consommateur.

Dernière modification : 07/12/2023
  • Auteur :
  • T Candresse (INRA)