Leveillula taurica

Oïdium interne 

 Généralités

  • Champignon plutôt inféodé aux zones chaudes et sèches, tropicales à subtropicales, il est tout de même largement réparti dans le monde du fait d'exigences thermiques et hydriques assez larges (Korée, ).
  • Sous l'appellation Leveillula taurica se cacherait en fait un complexe d'espèces s'attaquant à un très grand nombre de plantes cultivées ou adventices : plus de 1000 espèces appartenant à 74 familles botaniques. Sur légumes et en zone tropicales, il affecte surtout les Solanacées, très rarement le concombre.
  • Observable en plein champ comme sous abris, champignon très confidenciel, voire exceptionnel sur aubergine en France.
  • Organes attaqués : feuilles.
  • Symptômes :
    • Taches vert pâle apparaissant sur les feuilles plutôt basses. Arrondies à angulaires lorsque leurs contours sont délimitées par les nervures, elles jaunissent progressivement. 
    • Chlorose des tissus touchés qui présentent des micro-altérations brunes avant de se nécroser totalement (figures 1 à 4 - piment) (figures 8 à 10 - tomate).
    • Confluence possible des taches entrainant le jaunissement complet du limbe et la mort de folioles et de feuilles, qui ne tombent toutefois pas.
    • Aucun symptôme visible sur les autres organes des plantes.
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  • Signes :  présence d'un duvet plus ou moins discret visible sur les lésions à la face inférieure du limbe (figures 6 et 7 - piment) (figures 11 et 12 - tomate) constitué de conidiophores allongés portant une à quelques conidies lancéolées (figures 13 à 16). Le champignon peut également sporuler sur le limbe lorsque les conditions climatiques humides le permettent.
  • Confusions possibles : 

Biologie

  • Conservation : se maintient grâce à son mycélium sur des hôtes vivants, des plantes cultivées (poivron, aubergine, artichaut, concombre, oignon, ail, poireau, cotonnier, etc.) et des adventices (Sonchus asper, Physalis spp., Chenopodium ambrosioides, Oxalis cernua, Urtica urens). Ses cléistothèces issus de la reproduction sexuée sont rares et donc influencent peu le cycle parasitaire du champignon.
  • Infection : germination des conidies à des hygrométries supérieures à 40%, et pénétration directe de la cuticule ou par l'intermédiaire des stomates. Colonisation intercellulaire du mésophylle des feuilles.
  • Sporulation : au bout d'une vingtaine de jours des conidiophores apparaissent au niveau des stomates sur lesquels sont formées des conidies allongées et pointues. 
  • Conditions favorables : apprécie des températures voisines de 26°C et des hygrométries de 70-80 % ; des infections peuvent avoir lieu à des températures comprises entre 10 et 33°C en présence d'hygrométries plus ou moins élevées. La combinaison de journées chaudes et sèches avec des nuits fraîches et humides favorise la maladie, ainsi que la présence de rosée sur le feuillage.

Protection

  • Des sources de résistance ont été mises en évidence mais ne sont pas encore disponibles dans les variétés d'aubergine.
  • Réaliser des rotations culturales assez longues.
  • Assurer une fumure équilibrée aux plantes.
  • Utiliser des plants sains.
  • Choisir judicieusement l’emplacement de la future parcelle afin qu’elle soit située dans un endroit assez aéré et ensoleillé. Eviter la proximité des parcelles déjà affectées.
  • Eliminer les mauvaises herbes de la parcelle et ses abords, celles-ci  pouvant servir de plantes relais au champignon parasite.
  • Réaliser un vide sanitaire sous abris ainsi qu'un lavage, voire une désinfection des surfaces.
  • Eviter les trop fortes densités de plantation afin de favoriser l'aération  et l'ensoleillement du feuillage.
  • Ne pas planter à proximité de parcelles de tomate ou de poivron déjà affectées.
  • Eliminer assez rapidement les premières feuilles malades, et les résidus végétaux, en cours de culture à la suite des différentes opérations culturales, et en fin de culture après l’arrachage des plantes. Ils devront être détruits ou enfouis profondément.
  • Effeuiller les parties basses des plantes afin d’éliminer les premières feuilles attaquées et de favoriser leur aération et ensoleillement.
  • Aérer les abris.
  • Surveiller l'état sanitaire des plantes afin de détecter les tous premiers symptômes.
  • Si besoin, pulvériser des fongicides en tenant compte des usages autorisés (e-phy).
Dernière modification : 17/10/2021
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
oidium_aubergine_AP_313
Figure 1
Leveillula1
Figure 2
Leveillula11
Figure 3