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Liriomyza spp.

Mouches mineuses (leafminers

  

 Généralités 

  • Insectes plutôt polyphages largement répartis dans le monde qui sont classés dans l'ordre des Diptères et la famille des Agromyzidés.
  • Plusieurs de ces mouches sont classées parmi les organismes de quarantaine.
  • Plusieurs espèces rencontrées en zones tropicales :
    • Liriomyza bryoniae Kaltenbach, souvent désignée à tort Liriomyza strigata [Meigen],
    • Liriomyza trifolii Burgess la mouche mineuse californienne,
    • Liriomyza huidobrensis Blanchard mouche mineuse sud-américaine,
    • Liriomyza sativae, la mouche mineuse maraichère,
    • Liriomyza strigata Meigen etc. 
    • Nemorimyza maculosa Malloch, mineuse en plaque qui provoque des dégâts sur laitue
  • La maîtrise des populations de ces ravageurs est souvent problématique du fait de leur résistance possible à plusieurs insecticides, ces derniers éliminant par ailleurs la faune utile (Hyménoptères parasitoïdes).
  • Observés en plein champ et sous abris.

  

  • Famille(s) botanique(s) sensible(s)* 

 

  L.trifolii Solanacées Cucurbitacées
   Composées Crucifères 
     
 L. sativae Solanacées  Cucurbitacées 
  Composées  Crucifères 
  Légumineuses  

* Ces mouches mineuses polyphages se multiplient et se conserver sur de nombreux hôtes alternatifs cultivés (tomate, concombre, laitue, melon, poivron, céleri, haricot, pomme de terre, chrysanthème, gerbera), ainsi que sur des plantes adventices présentes dans ou à l'extérieur de la culture. 

  • Zones de production affectées :  

  

L. trifolii  Mayotte       Réunion   
  Guyane  
     
 L. huidobrensis Réunion  
     
 L. sativae  Nouvelle-Calédonie Polynésie-Française 
  • Organes attaqués
Feuilles

 


Symptômes, dégâts 

 

  • Symptômes :
    • Nombreuses piqûres nutritionnelles chlorotiques observées sur le limbe et réalisées par les femelles avec leur ovipositeur. Des galeries, des mines (figures ) plus ou moins sinueuses apparaissent par la suite sur les feuilles.
    • Jaunissement des feuilles les plus affectées qui peuvent flétrir et se dessécher. L'activité photosynthétique des plantes, leur croissance et les rendements sont ainsi fortement réduits.
    • Brûlures sur fruits (Brûlures solaires - sunscald) liées à la dégradation de nombreuses feuilles ne les protégeant  plus du rayonnement solaire.
  • Signes : Présence de mouches et de larves sur et dans les organes affectés, et dans la culture (figures ).
  • Confusions possibles

 


Biologie

 

  • Cycle de développement (figure ) : 6 stades de développement sont observés (œuf, 3 stades larvaires, pupe et adulte).
    • Œufs, de couleur crème et de forme ovale, déposés dans les tissus lors des piqûres de pontes à l'aide de l'ovipositeur des femelles. Une femelle peut produire plusieurs centaines d'œufs qui, par la suite, éclosent et donnent naissances à des larves transparentes.
    • Larves creusant dans les folioles des galeries que la présence d'excréments noirs rend bien visibles. Les larves blanches du troisième stade percent le limbe, quittent les folioles, se laissent tomber dans les replis du plastique ou sur le sol et s'enterrent à faible profondeur.
    • Par la suite, elles se transforment en pupes en forme de tonnelet et dont la couleur varie en vieillissant du jaune au marron foncé, les pupes noirâtres sont souvent celles qui sont parasitées.
    • Adultes, des petites mouches de 2 à 3 mm de longueur, jaune et noire (Liriomyza spp.) ou gris noirâtre (Chromatomyia horticola). Les femelles adultes, présentes à la face supérieure du limbe, perforent l'épiderme grâce à la véritable tarière qu'est leur ovipositeur, aspirent le suc végétal (piqûre nutritionnelles) et déposent leurs œufs (piqûres de ponte). Signalons que les mâles, dépourvus de tarières, profitent également des piqûres de nutrition pour se nourrir.
  • La durée de leurs cycles varie en fonction de la température et des espèces.
  • Les adultes volent aisément et se dispersent dans les cultures et leurs environnements. Les plants nouvellement contaminés (porteurs d'œufs ou de très jeunes mines) peuvent également contribuer à la dissémination de ces insectes.
  • L'évolution des niveaux de population de ces insectes est plutôt influencée par des intensités lumineuses élevées, certaines plantes hôtes plutôt vigoureuses, des hygrométries importantes (80-90 %) notamment.
 

Protection

 

  • Désinfecter le substrat réutilisé ou le sol.
  • Désherber la serre et ses abords.
  • Produire si possible les plants dans un abri insect-proof. L'utilisation de filets anti-insectes peut protéger la pépinière, mais aussi la culture.
  • Contrôler la qualité sanitaire des plants.
  • Disposer des panneaux englués jaunes sous abris afin de capturer les adultes, les positionner de préférence au dessus de la culture pour augmenter la probabilité de capture.
  • Collecter et détruire les feuilles fortement minées, et enlever et détruire les résidus de culture. 
  • Favoriser les ennemis naturels en culture de plein champ ou sous les abris ouverts**.
  • Raisonner la protection chimique (e-phy)***, en particulier si vous utilisez des auxiliaires ou des biopesticides****. Celle-ci n'est pas toujours efficace et elle doit de préférence être combinée avec les méthodes culturales, physiques et biologiques. L'utilisation répétée des insecticides peut entraîner des phénomènes de résistance chez les mouches mineuses rendant à court-terme les matières actives inefficaces.
 
** Les ennemis naturels sont le plus souvent des hyménoptères parasitoïdes. En Guyane, Jean Etienne (INRA) note en 1999 que L. trifolii, à Cacao, est naturellement parasité par Phaedrotoma sp., (Braconidae) et Chrysocharis caribea (Eulophidae).

*** : Les insecticides à large spectre impactent également les ennemis naturels (auxiliaires) des mouches mineuses et diminuent ou éliminent leur contrôle naturel.

**** : Des méthodes de bio-contrôle ont été testées à l'étranger, elles incluent l'utilisation de Bacillus thuringiensis var kurstaki (bactérie entomopathogène), de Beauveria bassiana (champignon entomopathogène) et de Steinernema carpocapsae (nématode entomopathogène). Seul ce dernier est autorisé pour cet usage en Guyane mais son efficacité n’a pas été testée.

Dernière modification : 02/11/2021
  • Auteurs :
  • D Blancard (INRAe)
  • A Berton (CA Guyane)
  • P Ryckewaert (CIRAD)
Mineuses-Tomate4
Figure 1
Mineuses-Concombre3
Figure 2
Mineuses-Concombre5
Figure 3
Mineuses_Tomate2
Figure 4
Mineuses_Aubergine
Figure 5
Mineuses-Aubergine2
Figure 6
Mineuse-Poivron
Figure 7
Mineuse-Poivron2
Figure 8
mine-laitue
Figure 9
mine-chou
Figure 10
Mineuses-Concombre1
Figure 11
Mineuses-Concombre4
Figure 12
Mineuses-Courgette
Figure 13
mine-giraumon
Figure 14
mineuse_concombre2
Figure 15
Mineuses-Pasteque
Figure 16
Mineuses-Haricot1
Figure 17
Mineuse_Haricot2
Figure 18
Mineuses-Ciboulette1
Figure 19
Mineuses-Ciboulette2
Figure 20
cycle_Liriomyza_trifolii
Figure 21
Liriomyza-trifolii4
Figure 22
Liriomyza_trifoli_larve
Figure 23
Mineuses_Tomate3
Figure 24
Liriomyza-bryoniae-pupes
Figure 25
Liriomyza_bryoniae_adulte
Figure 26
Nemorimyza_maculosa1
Figure 27
Nemorimyza-maculosa2
Figure 28
Nemorimyza-maculosa3
Figure 29