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Alternaria linariae E. G. Simmons

Alternariose (early blight) 

 Généralités

  • Maladie retrouvée sur tous les continents, partout où cette solanacée est cultivée, en zones de production tropicales, subtropicales et tempérées.
  • A. solani, signalé depuis plusieurs décennies sur solanacées, a longtemps été décrit comme affectant la tomate, l'aubergine, la pomme de terre, cette appellation serait à reconsidérer sur tomate au détriment d'Alternaria tomatophila qui serait une espèce différente.
  • Champignon plutôt spécifique des organes aériens de la tomate.
  • Observé essentiellement en plein champ.

Famille(s) botanique(s) sensible(s) 

Solanacées

 Zones de production affectées :

Mayotte Nouvelle-Calédonie

  Organes attaqués

Feuilles Fruits
Tige Collet

Symptômes et signes

  • Symptômes :
    • Fonte de semis, et altérations noires plus ou moins étendues sur tige à proximité du collet ou plus en hauteur. Après avoir ceinturé la tige, les lésions peuvent entraîner assez rapidement le dessèchement des plants et leur mort. 
    • Taches foliaires dans un premier temps vert sombre, devenant rapidement brunes à noires (figures 1 à 5). Elles sont plus ou moins arrondies, parfois angulaires lorsqu'elles sont délimitées par les nervures. Elles montrent de discrets motifs concentriques leur conférant l'aspect d'une cible (figure 6). Un halo jaune plus ou moins vif les ceinture. Elles finissent par se nécroser.
    • Lésions assez comparables sur tiges, les pétioles  et pédoncules. Elles ont une teinte noirâtre et sont souvent  plus allongée (figures 6 et 7).
    • Altérations concaves sur fruits, bien délimitées, apparaissent à proximité de la cicatrice pédonculaire et des sépales. La surface des zones altérées des fruits se plisse et montre parfois des motifs concentriques (figures 8 à 10).
  • Signes : discret duvet brunâtre constitué de courts conidiophores (figure 13) surmontés de longues conidies pluricellulaires en forme de massue (figures 11, 12 et 14).
  • Confusions possibles : corynesporiose

Biologie

  • Conservation : se maintient durant plusieurs années à la surface des graines de tomate, dans le sol et sur les débris végétaux, grâce à son mycélium mélanisé, ses conidies et à ses chlamydospores. Se pérennise d'une saison à l'autre sur d'autres solanacées* comme la pomme de terre, l'aubergine, le poivron, la morelle noire (Solanum nigrum), S. carolinense, S. pseudocapsicum.
  • Infection : Après germination des spores , ce champignon pénètre dans les tissus directement au travers de la cuticule,  par les stomates ou diverses blessures. Envahit rapidement les tissus, et des lésions commencent à être visibles 2 à 3 jours après les premières contaminations.
  • Sporulation : forme sur les tissus colonisés de courts conidiophores surmontés de longues conidies pluricellulaires (figures 12 à 15).
  • Dissémination : le vent, mais aussi la pluie, les irrigations par aspersion assure la dissémination des spores. Les semences, les travailleurs, notamment via leurs outils, y contribuent également.
  • Conditions favorables : des hygrométries élevées et des températures comprises entre 18°C et 30°C. Les rosées, de faibles précipitations continues (5 mm) ou des irrigations par aspersion suffisent à son extension. Les plantes stressées, mal fumées ou très chargées en fruits seraient plus sensibles. 


*
Il convient peut-être de reconsidérer les hôtes potentiels d'A. tomatophila qui ne sont pas forcément ceux d'A. solani. Il est en effet possible que ces deux espèces disposent de spectres d'hôtes quelque peu différents.

Protection

  • Réaliser des rotations culturales assez longues, de l’ordre de 3 à 4 années.
  • Ne pas mettre en place une culture à proximité de parcelles de tomate déjà affectées, ou d’autres cultures sensibles comme la pomme de terre, l’aubergine, etc.
  • Eliminer les adventices pouvant servir d’hôtes intermédiaires
  • Utiliser des semences saines. En cas de doute, les graines non enrobées pourront être traitées à l’eau chaude, avec un fongicide.
  • Désinfecter le matériel servant au palissage.
  • Contrôler la qualité des plants.
  • Ne pas planter dans des sols hydromorphes.
  • Choisir une densité de plantation assurant une bonne aération de la végétation, un bon ressuyage après les pluies ou les irrigations par aspersion.
  • Eviter tout stress aux plantes, et leur assurer une fumure équilibrée, notamment en azote.
  • Pailler le sol pour constituer une barrière mécanique réduisant les contaminations
  • Préférer l'irrigation au goutte à goutte plutôt que par aspersion.
  • Eliminer assez rapidement les débris végétaux, en cours de culture à la suite des différentes opérations culturales, et en fin de culture après l’arrachage des plantes. Ils devront être détruits ou enfouis profondément.
  • Si besoin, pulvériser des fongicides en tenant compte des usages autorisés (e-phy). Les applications seront effectuées tous les 7 à 10 jours, sur des plantes sèches, et devront être renouvelées à la suite de pluies importantes excédant 20 mm.
Dernière modification : 16/12/2020
  • Auteur :
  • D Blancard (INRAe)
Alternaria-Tomate8
Figure 1
Alternaria-Tomate6
Figure 2
tache_tomate_DB_064
Figure 3
Alternaria-Tomate2
Figure 4
Alternaria-Tomate3
Figure 5
Alternaria-Tomate13
Figure 6
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Figure 7