Closterovirus tristezae (= Citrus tristeza virus, CTV)
Tristeza
Cultures sensibles : Agrumes
Généralités
Il s'agit d'une maladie due à un Closterovirus (Closterovirus tristezae, syn. Citrus tristeza virus, CTV), localisé dans le phloème des arbres. Elle est présente sur presque la totalité de l'aire de culture des agrumes. Le nom tristeza vient de l'espagnol et signifie tristesse, dû au dépérissement rapide de certains arbres affectés.
Le virus, localisé dans les vaisseaux conducteurs, perturbe la circulation de la sève. Il est transmis par certains pucerons et par le matériel végétal destiné à la plantation (greffon et porte greffe). L'expression de la maladie dépend de la plante hôte ainsi que de l’agressivité de la souche virale.
Zones de production affectées :
Guyane | Guadeloupe |
Martinique | Nouvelle-Calédonie |
Polynésie-française | Mayotte |
Réunion | |
Madagascar | Maurice |
Organes affectés :
Feuilles | Tige |
Symptômes
Symptômes :
- Les arbres atteints perdent leurs feuilles, s’affaiblissent et dépérissent. Dans certains cas, ce phénomène est très rapide, d’où le nom : “quick decline”.
- Tronc : un morceau d’écorce prélevé juste au-dessous de la greffe peut présenter à sa face intérieure de nombreux petits trous, des stries verticales ou des dessins polygonaux, appelés “stem pitting”. (voir figure)
- Jeunes semis : jaunissement momentané, appelés "seedling yellows" et dépérissement des branches. (bigaradier, citronnier, pomelo...)
- Feuilles : apparition de traits clairs visibles par transparence sur les segments des nervures (vein clearing). On observe aussi parfois, une subérification des nervures (vein corking) sur la face supérieure (voir figure).
- Fruit : réduction de la taille et apparition précoce par rapport aux arbres sains.
- Dans les situations d’arbres co-infectés par le CTV (y compris les souches modérées) et par le HLB, le dépérissement des arbres est plus marqué et accéléré.
Parfois, aucun symptôme n'est visible, seules des analyses d'échantillons par des laboratoires spécialisés permettent de détecter ce virus. Les orangers et mandariniers ne manifestent de symptômes que s’ils sont greffés sur des porte-greffes non résistants.
Confusion possible:
Symptômes dus à des carences
Biologie
Cycle de développement :
Le virus infecte les pucerons qui ponctionnent la sève des arbres infectés.
Après quelques heures d'alimentation sur une plante malade, un insecte peut transmettre le virus à un arbre sain. Le pouvoir infectieux des pucerons dure plusieurs heures et est perdu au cours de la mue.
Facteurs de propagation de la maladie :
Cinq espèces de pucerons sont capables de transmettre la tristeza.
- Aphis (= Toxoptera) citricidus, le puceron brun des agrumes, vecteur le plus efficient, est l'espèce la plus fréquemment rencontrée dans les vergers. Les pullulations peuvent apparaître à toute époque de l'année au rythme des poussées végétatives.
- La multiplication du virus et l'expression des symptômes sont favorisées par les températures comprises entre 18 et 25°C.
Protection agroécologique
Méthodes préventives :
- Utiliser des plants certifiés.
- Utiliser des portes-greffes présentant une tolérance au CTV (Citrus volkameriana, Poncirus trifoliata, des hybrides…) tout en étant compatibles avec la variété et les autres contraintes agronomiques.
- Réguler les populations de pucerons, principalement pendant les périodes d’émission des pousses foliaires.
- Pour les espèces plus sensibles (combava, limettier, pomelo), on peut avoir recours à la prémunition ou protection croisée. Cette technique consiste, après avoir identifié une souche faible du virus, à multiplier du matériel végétal hébergeant cette souche. La présence dans les tissus de l'hôte d'une souche prémunisante supprime ou diminue l'effet dépressif des contaminations ultérieures par des souches sévères de tristeza. Pour ces espèces, le choix des pieds-mères de greffons est important et constitue un gage de longévité et de productivité des vergers.
Méthodes curatives :
- Il n'existe pas de technique curative pour la tristeza. Le contrôle préventif de cette maladie repose sur le choix judicieux du matériel végétal et le contrôle des pucerons vecteurs.
- Le niveau d’infection et l’incidence de la maladie peuvent nécessiter l’arrachage du verger