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Réduction des populations de ravageurs et de l'inoculum des maladies

 

 

 

Il s’agit d’actions directes sur les populations de ravageurs et sur l’inoculum des maladies.

 

 

 

Par élimination des refuges        

 

Éviter de laisser des palox en bois proches d’un verger de fruits à pépins (pommier, poirier) ou de clémentiniers, car les larves de carpocapse ou les cochenilles pseudococcines (ex. Pseudococcus viburni) peuvent s’y abriter en hiver. Il est préférable de choisir des palox en plastique et de les éloigner des vergers. Attention également à la terre véhiculée par les semelles des palox qui favorisent les maladies de conservation (ex. Cylindrocarpon mali, Phytophthora).

 

Éviter de laisser des tas de bois de taille proches du verger, car ils constituent des abris pour certains ravageurs (carpocapse, tordeuse orientale, forficules pour les fruits à noyau…) et des sources d’inoculum (chancres).

 

Éviter de laisser des fruits non récoltés sur le sol ou entassés à proximité du verger, car ils sont des supports d’alimentation pour de multiples ennemis : pourritures dont monilioses, Phytophthora, chancre européen, anthracnose, mais aussi campagnols, larves de carpocapse, tordeuse orientale, Drosophila suzukii, cératites, Polystigma ochraceum. Il est recommandé de les broyer ou de les sortir du verger. De même, ne pas déverser les écarts de station de conditionnement dans le verger.

 

Favoriser la dégradation de la litière foliaire pour diminuer l’inoculum de tavelure (Venturia inaequalis) en vergers de pommiers et de poiriers, ainsi que l’inoculum de la stemphyliose en vergers de poiriers et celui de l’anthracnose en vergers de noyers. Pour accélérer la dégradation des feuilles, il existe différentes possibilités : l’application d’urée, le broyage des feuilles, le retrait et l’enfouissement des feuilles par buttage. Fiche technique n° 11 « Prophylaxie par gestion de la litière foliaire »

 

Éliminer les grappes de fruits lors de l’éclaircissage manuel pour prévenir l’apparition et/ou limiter le développement de certains ravageurs (ex. carpocapse, tordeuses de la pelure, tordeuse orientale, thrips californien, forficules pour les fruits à noyau…) et maladies (ex. maladies de conservation chez toutes les espèces fruitières et mildiou, oïdium, Botrytis, pourriture acide sur la vigne pour raisin de table).

 

Curer les chancres et les cicatriser.

 

Mastiquer les plaies qui sont des portes d’entrée à certains bio-agresseurs : chancre européen, Phomopsis, bactérioses, cécidomyies des écorces, pyrale des troncs…

 

Brosser les troncs et les charpentières en hiver ou utiliser une lance à eau (40 bars) pour décaper les encroûtements de la cochenille du mûrier sur pêcher.

 

Cureter au fil de fer les zeuzères et les cossus en hiver.

 

 

 

Par piégeage sans attractifs

 

- Piégeage du carpocapse des pommes et des poires (Cydia pomonella) par bandes pièges (cf. Figure 1)

 

La pose de bandes pièges contre le carpocapse permet de diminuer la population initiale de carpocapse pour l’année suivante. Ce sont des bandes de carton ondulé fixées autour des troncs en fin de première génération des ravageurs. Elles sont retirées et brûlées après récolte ou après la fin des vols annuels, alors que les larves s’y sont réfugiées pour passer l’hiver. L’élimination des larves diapausantes (en arrêt de développement) en fin de saison permet de réduire le nombre d’adultes hivernants qui émergeront l’année suivante.

 

- Piégeage des forficules (Forficula auricularia) par l’utilisation de cannes

 

Le piégeage consiste à poser une canne de Provence (ou bambou) au pied de chaque arbre et à récupérer quelques jours après les forficules présents dans les cannes en les faisant tomber dans un seau. Cette technique peut présenter l’intérêt de coupler le piégeage des forficules sur fruits à noyau où ils sont ravageurs et leur redistribution sur fruits à pépins où ils sont auxiliaires.

 

Pour que ce piégeage soit efficace, il est important de dégager les herbes dans la partie située autour du tronc notamment au-dessus de la canne (pour ne pas faire de ponts). Le coût de la technique par cannes est, main-d’œuvre comprise (coupe des cannes, préparation, pose des cannes, récupération des forficules dans seaux et distribution dans les vergers de poirier ou pommier) : 120 €/ha pour un passage, 165 € pour deux passages et 210 € pour trois passages (Poulet, 2009).

 

 

 

Par élimination des organes contaminés

 

L’élimination des organes végétatifs voire d’arbres entiers atteints par des bio-agresseurs et sources de contamination permet de limiter le développement de certaines maladies et ravageurs (cf. Figure 2). Ces interventions doivent être effectuées le plus tôt possible pour maîtriser le développement des bio-agresseurs et limiter le temps d’intervention, ou encore à des périodes précises du cycle du bio-agresseur. Certaines interventions peuvent être relativement lourdes, mais certaines sont à caractère obligatoire.

Le tableau 1 (cf. Figure 3) précise quels sont les organes qui peuvent être éliminés en fonction des bio-agresseurs concernés et de l’espèce fruitière.

 

 

 

 

 

Dernière modification : 29/09/2015
Fiche1b
Figure 1
Fiche1a
Figure 2
Tableau 1. Prophylaxie par élimination des organes contaminés
Figure 3