Podosphaera aphanis

Biologie, épidémiologie

 

 

Le cycle biologique est divisé en deux parties: une phase anamorphe haploïde (reproduction asexuée) produisant des conidies, et une phase téléomorphe (reproduction sexuée), passant par la formation de cleistothèces.

 

Le début de l'infection se fait par contact d'une conidie sur une feuille de fraisier. La conidie, après 6 heures, va germer et émettre un tube germinatif qui peut atteindre 400 µm en 24 heures si elle est à 20°C. Les conditions optimales pour la germination sont : une température se situant entre 15 et 25 °C et une humidité relative saturante. Cependant la surface de la feuille doit être sèche car l'eau liquide est létale pour les conidies.

 

L'infection, à proprement parlée, se produit 24 heures après avec l'émission de nombreux appresoria par les hyphes et 48 heures plus tard, des suçoirs sont mis en place afin de puiser les ressources nutritionnelles, nécessaires au développement de Podosphaera aphanis. La colonisation se fait par ramification du tube germinatif en hyphes secondaires (figure 1). Cette évolution du réseau mycélien se fait de manière concentrique et est maximale pour des températures comprises entre 15 et 25°C (cependant l'humidité relative peut varier de 12 à 100%).

 

Au bout de 4 jours en conditions optimales, des conidiophores apparaissent sur le mycélium et produisent les conidies (figure 2). Ces conditions correspondent à des températures autour de 20°C avec une humidité relative comprise entre 70 et 85%. Apparaît alors, après 6 à 7 jours, une colonie sporulente visible à l'œil nu, présentant un aspect blanc feutré à la surface de la feuille.

 

Les conidies ainsi formées, sont transportées par le vent. Cette dissémination suit un rythme diurne et a un pic de libération entre 13 et 15h. Par ailleurs, le nombre de conidies libérées est corrélé positivement avec la température et négativement avec l'humidité relative et la pluviométrie. De plus, quand les conditions climatiques sont favorables, l'incidence de la maladie sur les cultures est d'autant plus élevée que la libération de spores était élevée la semaine précédente. Ainsi, on peut dire qu'une phase chaude et sèche est favorable à la dissémination de l'oïdium.

 

Les conidies peuvent germer jusqu'à 5 mois après leur libération et résistent au froid. Elles jouent donc, sans doute, un rôle dans la conservation hivernale du champignon avec la sporulation du mycélium au printemps.

 

La reproduction sexuée se fait par fusion des noyaux de deux cellules de deux hyphes haploïdes compatibles. Cette étape donne naissance à un caryogame diploïde éphémère qui va se diviser en 8 ascospores par un processus de méiose. Ces ascospores vont être contenues dans un asque, elle-même à l'intérieur du cleistothèce qui permet normalement la conservation des asques pendant l'hiver. Ceux-ci sont libérés, après la déchirure du cleistothèce, au printemps. Le rôle de conservation hivernale attribué aux cleistothèces est encore incertain car ils sont présents en faible quantité et les ascospores ne paraissent pas viables. Les ascospores germent de la même manière que les conidies.

 

En général, le bon développement de l'oïdium du fraisier se fait dans des conditions particulières, les nuits doivent être fraîches suivies d'une rosée matinale et les journées sèches avec une température d'environ 25°C. Ces conditions sont rencontrées plus particulièrement pendant l'automne et le printemps, périodes auxquelles l'oïdium est le plus fréquemment observé dans les cultures. De plus, la pratique des cultures sous tunnel de polyéthylène est favorable au développement du champignon de même que les cultures sur substrat.

Dernière modification : 30/05/2013
  • Auteurs :
  • A Sombardier (INRA)
  • C Marais (INRA)
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Figure 1
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Figure 2